Ta provocation n'est pas plus censée ? Si je déclarait par provocation que, d'après ta citation, je diagnostique un fort complexe de supériorité associé à un déni de ce complexe, tu trouverais ça censé ? Moi, non.
Ton diagnostic se base sur sur une tentative d'analyse pragmatique, et tu en déduis ma vie ? Je pourrais tout aussi bien être un mec qui passe 22h/24 sur les jeux vidéos qu'un mec qui n'y touche pas mais ne se contente pas de véhiculer les préjugés de ceux qui ne connaissent pas les jeux vidéos.
Provocation "thérapeuthique" ou pas, balancer un "Faites-vous soigner." à des gens dont tu ne sais rien est bel et bien un manque de respect.
Ceci dit, si on passe sur ta méthode de diagnostic et ton expression provocatrice, le fond de ton diagnostic est à moitié bon :
[étalage de vie]
- Oui, je suis accroc aux jeux vidéos, addiction renforcée par ma passion pour ce media. Et pour info ma passion prédate mon addiction.
- Oui, ça a des conséquences négatives à cause de mon degré d'addiction, mais dans l'ensemble, rien de grave si je fait des efforts pour les prévenir et les guérir. A cause de ces conséquences, je ne m'inclue pas dans l'exception que je citais et que tu as reprise pour justifier ton jugement. Mais attention :
- D'autres facteurs contribuent à ces conséquences négatives, qui ne sont pas liés au jeux vidéos. Entre autres, le cumul entre travail sédentaire, loisirs sédentaires, et trop faible fréquence des pauses avec activité physique.
- D'autres problèmes non causés par les jeux ont contribué au développement de cette addiction.
- Je n'inclue pas mes difficultés relationnelles dans les conséquences de ma consommassion excessive de jeux, car là encore celle-ci prédatent de très loin cet usage excessif. Je présente d'ailleurs ces mêmes faiblesses quand je joue en ligne.
- Je suis pleinement conscient de mon addiction, je ne la cache pas, et je sais que j'arrive pas seul à trouver un équilibre dans mon temps libre entre ce loisir qui est aussi une passion, mes autres loisirs et passions, et les activités moins plaisantes mais nécessaires. J'y travaille, et il a eu des progrès par rapport à l'époque où le jeu était un refuge, mais sans aide ce n'est pas simple.
- Vu le point précédent, on ne peut pas parler de déni.
[/étalage de vie]
Tout ça pour dire que l'évolution de ton rapport aux jeux vidéo n'est pas placardable sur tout les joueurs excessifs de manière indiscriminée.
- On peut jouer de manière très abusive sans être dépendant, et être dépendant sans jouer de manière jugée excessive par la majorité.
- Les causes et conséquences d'une addiction ou d'un excès (jeu vidéo ou autre) varie d'un individu à l'autre, et seule une personne compétente disponsant de tous les éléments peut effectuer un diagnostic éclairé.
Effectivement, le jeu vidéo, exercé à outrance, devient une activité malsaine... comme absolument toute activité. L'expression "à outrance" est connetée avec cet aspect malsain. La modération c'est bien, en toute chose. (Y compris dans les attaques personnelles gratuites envers des inconnus "pour leur bien", qui ont elles aussi des conséquences néfastes pour les cibles comme pour l'émetteur.)
En me basant sur le degré de modération de cette remarque alarmiste, j'ai été consulter Doctissimo et il paraît que je devrais déjà être interné. Malheureusement tous les psys qui m'ont consulté sont devenus fous avant de rendre leur diagnostic.
Pour clarifier à tes yeux mon avis, et pour résonner avec d'autres commentaires :
- L'addiction pathologique aux jeux vidéos, ça existe et c'est courant.
- Qu'elle soit reconnue, c'est bien :
- Mais encore faut-il qu'elle soit rigoureusement étudiée, sans procès d'intention, pour que les diagnostics et les traitements soient pertinents et efficaces.
- Les préjugés et autres pressions culturelles ou intéressées (politiques, financières, etc) doivent rester au placard. Je parle aussi bien de pression en provenance des détracteurs que des partisans. Le lobbyisme basé sur l'idéologie ou l'avidité est un fléau.
- Qu'elle soit mise en avant comme un fléau au dessus d'autres addictions tout aussi destructrices, c'est débile.
- Là encore ce n'est pas la reconnaissance de l'addiction aux jeux vidéo qui est problématique, mais le traitement de défaveur par rapport à des comportements équivalents dans d'autres domaine.
- J'imagine qu'une cause valable de cette mise en avant est la façon qu'a l'industrie vidéoludique de jouer avec cette addiction en cherchant à la contrôler pour exacerber le consummérisme des joueurs, et ainsi gonfler ses profits au dépens de notre équilibre psychosocial. Ceci dit les régulations actuelles sont encore insuffisante pour endiguer ce comportement néfaste. En, plus, ça ne concerne absolument pas que les jeux vidéo.
- Les lobbies "bienveillants" réfractaires aux jeux vidéos, et totalement ignorants dans ce domaine, y sont probalement aussi pour quelque chose, mais ça pour le coup c'est une mauvaise raison.
Bref, il y a encore du travail. Pour le moment les décisions prises par l'OMS sont imparfaites et propices à une nouvelle vague de stigmatisation des joueurs, y compris de ceux qui jouent de manière raisonnable et contrôlée, sans excès ni dépendance.
Est-ce plus clair et plus détaché de ma propre condition de joueur excessif et dépendant ?
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