Le télétravail concernerait aujourd’hui déjà un quart des salariés français,
selon une étude menée par Malakoff Médéric
L’une des conséquences économiques apportées par internet est le développement du télétravail. Si certaines entreprises apprécient les avantages du travail à distance, d’autres sont contre cette pratique. C’est le cas par exemple de Yahoo qui a vu sa directrice Marissa Mayer partir en croisade contre le télétravail. Elle avait décidé que tous les salariés seraient désormais obligés de venir au bureau afin de « ressentir l'énergie et l'excitation » du travail en équipe, selon un document interne dévoilé par le Wall Street Journal : « la vitesse et la qualité sont souvent sacrifiées quand on travaille de la maison. Nous avons besoin d'être un Yahoo! uni, et cela commence en étant physiquement ensemble. »
« Le télétravail est une aspiration de 61 % des salariés en France et une réalité pour 17 % d’entre eux, disait Muriel Pénicaud, ministre du Travail, lors de la présentation des ordonnances réformant le Code du travail le 31 août 2017. C’est un élément de bien-être au travail et d’équilibre vie professionnelle/vie personnelle et il répond aux aspirations des nouvelles générations. Nous allons le sécuriser dans l’intérêt des salariés comme des entreprises », poursuivait-elle.
Un mode de travail qui semble donc intéresser de plus en plus de Français. En effet, selon une étude menée par Malakoff Médéric, le groupe paritaire de protection sociale français, le télétravail concerne aujourd’hui déjà un quart des salariés.
Dans le détail, le groupe avance que le télétravail contractualisé ne concerne que 6 % des salariés, alors que 19 % des salariés travaillent à distance de façon informelle et non contractualisée.
Les secteurs de l’information et la communication sont surreprésentés tant dans le cadre contractuel (16 %) que non contractuel (37 %). Il en va de même pour le secteur des services en général (respectivement 11 % et 31 %). Les cadres sont eux aussi particulièrement représentés à la fois dans le télétravail contractuel (17 %) et non contractuel (42 %), de même que les salariés aidants (18 % et 25 %).
57 % des télétravailleurs travaillent à distance au moins un jour par semaine. 47 % travaillent depuis leur domicile au moins un jour par semaine (48 % des télétravailleurs à domicile disposent d’une pièce aménagée à cet effet). Des lieux alternatifs sont également utilisés : espaces de travail partagé (23 % y travaillent au moins un jour par semaine) ou bureaux satellites (22 %).
Concernant les retombées du télétravail, les télétravailleurs estiment que cette pratique garantit une meilleure autonomie (90 %) et une plus grande efficacité (87 %) dans leur travail. Les bénéfices du télétravail se lisent également en termes de bien-être et d’épanouissement personnel. Il permet tout d’abord un meilleur équilibre vie professionnelle/vie personnelle (87 %).
Et, plus concrètement, il rime avec diminution de la fatigue (86 %), meilleure santé (81 %), plus grand épanouissement dans le travail (78 %). Enfin, le télétravail présente des avantages en termes d’économie financière (83 %). L’engagement des salariés (82 %) ainsi que la responsabilisation et l’autonomie (80 %) arrivent en tête des bénéfices cités par les dirigeants.
Vient ensuite le gain en termes d’image pour l’employeur (68 %). 39 % des dirigeants indiquent également la baisse de l’absentéisme et ce chiffre atteint 58 % pour les entreprises de 250 salariés et plus. Le télétravail jouit également d’une bonne image auprès des non-pratiquants. 56 % d’entre eux aimeraient pouvoir bénéficier de cette possibilité, notamment pour aménager leurs horaires (66 %), réduire leur temps de trajet hebdomadaire (58 %) et bénéficier d’un cadre de travail plus confortable et plus calme (49 %).
Concernant les aspects négatifs, l’étude cite au premier plan, le risque d’isolement social et de perte de l’esprit d’équipe (65 %), suivi d’une difficulté accrue de séparer les temps relevant de la vie privée et ceux relevant de la vie professionnelle (59 %), et des temps de travail quotidiens plus élevés (55 %). Le panel appréhende également à 45 % un retard dans les possibilités d’évolution professionnelle. Face au risque d’isolement, les télétravailleurs estiment que le temps de télétravail doit rester minoritaire ; selon eux, la durée idéale de télétravail se situe autour de deux jours par semaine en moyenne.
Ceux qui se montrent les plus frustrés par le dispositif sont essentiellement les salariés de moins de 30 ans, les ouvriers et les collaborateurs sans enfant. Du côté des dirigeants d'entreprise, le télétravail pose aussi des difficultés comme celle de manager ses salariés à distance en particulier dans les entreprises de plus de 250 salariés où cette préoccupation concerne la moitié des patrons.
Rappelons que sur la rubrique offres d'emploi il est possible de filtrer des offres en fonction de la disponibilité du télétravail (pas de télétravail, télétravail partiel, télétravail complet)
Source : Malakoff Médéric (au format PDF)
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Rubrique emploi
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