Venezuela : la classe ouvrière ne va plus au paradis
« Le monde du travail est en train de vivre l’apocalypse », explique Froilán Barrios, dirigeant du Front autonome de Défense de l’Emploi, des Salaires et du Syndicalisme (FADESS), à l’hebdomadaire vénézuélien La Razón. Les acquis civilisationnels du XXe siècle sont en train d’être balayés. La population en est réduite à un seuil de subsistance digne du travail esclavagiste du XIXe siècle.
<<« Le monde du travail au Venezuela est en train de vivre l’apocalypse », explique Froilán Barrios, expert en relations industrielles, ancien membre de l’Assemblée constituante, professeur d'université et dirigeant du Mouvement travailliste et du FADESS dans une interview avec l’hebdomadaire vénézuélien La Razón. « Aucun secteur productif ou salarial n’échappe à la débâcle engendrée par l’hyperinflation », ajoute-t-il. « Nous n’avons pas souffert un tel état de dévastation depuis l’ère de l’Indépendance, et les victimes en sont les 14 millions de travailleurs actifs et les 6 millions d’inactifs que sont les chômeurs et les retraités. »
D’après Barrios, les acquis civilisationnels obtenus au cours du XXe siècle sont en train d’être balayés, et la population en est réduite à vivre de nouveau à un seuil de subsistance digne du travail esclavagiste qui prévalait au XIXe siècle. Le travail ne sert plus qu’à survivre. « L’idée que le travail puisse garantir le bien-être de la famille ou l’acquisition des biens de base nécessaires au foyer n’existe plus. »
Comment l'hyperinflation affecte-t-elle les salaires ?
Il y a un énorme écart entre le salaire minimum et le coût du panier alimentaire, qui est supérieur à 80 millions de bolivars, ou du panier de base, qui est d’environ 100 millions de bolivars1. Qui gagne aujourd’hui au Venezuela cette somme avec son salaire ? Personne, bien entendu. Le taux de pauvreté est de 90 % et affecte particulièrement les travailleurs.
Combien d’entreprises et de donneurs d’emploi ont fermé en raison de l’hyperinflation ?
La confédération patronale annonce que des 15 000 entreprises industrielles qui existaient il y a 18 ans, il n’en reste plus qu’à peine 3 000. Et dans le monde du commerce, où prévalent les PME, près des 300 000 sur les 450 000 existantes il y a 18 ans auraient fermé leurs portes. À quoi il faut ajouter les expropriations d’entreprises comme la firme de produits papetiers Kimberly Clark, qui sont devenus des cimetières de l’emploi. Les 70 zones industrielles du pays, dont celles des États de Carabobo, de Zulia et de Miranda, sont aujourd'hui de véritables cimetières. Ce qui a entraîné la disparition de près de 3,5 millions d’emplois.
Le travail informel a-t-il augmenté ?
Au Venezuela, l’informalité augmente parce que les gens ne peuvent pas survivre avec leurs revenus salariaux, et ils doivent par conséquent entreprendre d’autres activités pour pouvoir minimalement se nourrir.
Quelles sont les conséquences de la perte du pouvoir d'achat des salaires ?
Les gens ne vont pas au travail pour le salaire, mais pour les avantages socio-économiques des conventions collectives et pour l’assurance de santé. Autrement dit, avoir une police d’assurance médicale présente aujourd’hui plus d’intérêt pour le travailleur que le salaire en soi. Cela dit, l’hyperinflation a également détruit les dispositifs de couverture sociale des entreprises : les polices offertes par le secteur financier couvrent les frais médicaux jusqu’à un montant de 30 millions de bolivars, et nous savons bien que cela est totalement insuffisant2. Un autre facteur qui peut inciter les travailleurs à ne pas abandonner leur poste de travail, ce sont les cantines d’entreprise : ils y achètent des aliments qu’ils rapportent chez eux pour les partager avec leur famille. Tel est le niveau d’indigence auquel nous sommes arrivés.
Comment l’exode massif de la population a-t-il affecté les secteurs productifs ?
Il a affecté tous les secteurs, aucun n’y a échappé. Plus de 20 000 travailleurs ont quitté la compagnie pétrolière nationale PDVSA au cours des deux dernières années parce que leur salaire ne leur permet pas de vivre. Un ouvrier du pétrole peut gagner 600 ou 700 dollars par mois chez Ecopetrol, à Barranquilla, en Colombie ; au Mexique, il peut obtenir jusqu’à 4 000 dollars, et en Arabie Saoudite, 12 000 dollars. Même chose chez la compagnie nationale de télécom, CANTV, ou dans l’administration fiscale, le SENIAT : on y assiste à une fuite massive des salariés, et cela arrive aussi dans les entreprises privées. Certaines entreprises privées proposent des salaires en dollars pour essayer de conserver leur personnel technique qualifié.
Comment font les travailleurs pour se nourrir ?
Pour survivre, les travailleurs réduisent leur ration alimentaire et exercent deux ou trois activités différentes afin d’obtenir un revenu supplémentaire. L’exploitation de l'homme par l’homme, comme le dit le gouvernement, c’est l’État vénézuélien qui la met en œuvre parce qu’il a pulvérisé les salaires à force d’inefficacité. […]
Les CLAP3 ont-ils a permis un accès efficace à la nourriture ?
Nous savons bien à quel point la distribution d’aliments est grevée d’irrégularités, et on connait le déficit de protéines qui caractérise les rations distribuées.
Les « bonos »4 contribuent-ils à améliorer le revenu des travailleurs ?
Ils constituent un revenu additionnel mais ne parviennent pas à compenser les carences : il s’agit de 1 500 000 bolivars, somme qui ne suffit même pas pour acheter un kilo de viande. C’est un miroir aux alouettes, une escroquerie, vu les prix qui ont cours sur le marché. Le monde du travail vit une agonie généralisée, une sorte de cataclysme, on atteint des niveaux d’africanisation de la société. Aujourd’hui, nous ne vivons pas avec un dollar par jour, mais avec 5 dollars par mois. Cela contribue à un chaos que le gouvernement utilise pour mieux contrôler la population.
Quel sera l’impact de la création de la Loi sur les Conseils productifs de Travailleurs, qui est entrée en vigueur le 6 mai ?
Désormais, dans les rares établissements qui offrent des possibilités d’emploi, seront instaurés ces organismes parallèles aux syndicats qui joueront le rôle de commissaires politiques du gouvernement et du PSUV afin de mieux contrôler le monde syndical. Source>>
Conclusion : Ne votez pas pour le PC, Mélenchon, Hamon ou Marine LEPEN, toutes les idées développées par ces partis escocs démagos sont néfastes et mènerons immanquablement à la même catastrophe que au Venezuela. Le capitalisme c'est mal car il y à quelques pauvres, mais le socialo communisme c'est 1000 fois pire car au final il ne restera que des pauvres (sauf la nomenclarura : la classe dirigeante communiste...).
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