Facebook suspend la firme d'analyse de données Crimson Hexagon et ouvre une enquête
Pour soupçon de violation de ses politiques de confidentialité
Facebook poursuit ses efforts pour gagner à nouveau la confiance des utilisateurs du réseau social après l’affaire Cambridge Analytica. En effet, cette affaire où 87 millions de personnes ont été affectées a eu pour conséquence une baisse drastique du niveau de confiance dans le réseau social à hauteur de 66 %, selon les résultats d’un sondage repris sur cette plateforme en avril dernier.
Le réseau social a entrepris depuis lors des efforts pour améliorer la confidentialité et la sécurité des utilisateurs. La limitation de la façon dont les développeurs peuvent utiliser les API sur sa plateforme fait ainsi partie de ces efforts.
Poursuivant ses efforts, Facebook a confirmé avoir suspendu la société d'analyse de médias sociaux, Crimson Hexagon, et dit étudier comment elle collecte et partage des données publiques. « Nous étudions les allégations à propos de Crimson Hexagon pour voir si elles violaient l'une de nos politiques », a déclaré Ime Archibong, VP Product Partnerships de Facebook. Il a ajouté que « Facebook a la responsabilité de protéger les informations des gens. »
Facebook a ouvert cette enquête, suite à une publication de The Wall Street Journal qui s’interrogeait sur la surveillance de Facebook sur les contrats gouvernementaux de la société d’analyse de données. En effet, Crimson Hexagon est l’un des plus importants fournisseurs d’informations à l’échelle mondiale. La société utilise des API officielles pour tirer et analyser les publications publiques de Facebook et Instagram pour ses clients composés d'organismes gouvernementaux et d'entreprises. Parmi ses clients, il y a les organismes gouvernementaux américains, y compris le département américain de la Sécurité intérieure et un organisme sans but lucratif ayant des liens avec le Kremlin, avec qui il a travaillé pour étudier les opinions des Russes sur le président Vladimir Poutine. La publication du Wall Street mentionne également des liens de la firme avec le gouvernement turc à qui elle aurait fourni ses services en 2014, au cours de la période de dissidence, services qui auraient conduit à la décision gouvernementale de fermeture de Twitter en Turquie.
Le contrat que la firme a avec la FEMA, agence fédérale de gestion des urgences du Département de la sécurité intérieure des États-Unis, consiste à surveiller les discussions sur Internet afin d’aider l’organisme à prévenir les situations de catastrophes.
Bien que Facebook n’ait pas encore découvert une utilisation non autorisée des données des utilisateurs, il continue son enquête pour vérifier d’éventuelles violations de ses politiques de confidentialité par son partenaire.
Cependant, Facebook intervient un peu en retard du moment où la société avait une pleine connaissance des activités de Crimson Hexagon et étant donné qu’elle traverse une période très difficile à cause de ces mêmes types de contrats avec d’autres entreprises. En effet, préoccupé par l’utilisation que l’analyste fait des données des utilisateurs, Twitter avait déjà interrompu son accès à sa plateforme. Toutefois, le géant des réseaux sociaux ne devrait peut-être pas s’inquiéter puisque les données siphonnées et analysées par son partenaire sont du domaine public.
Dans un billet de blog, le fournisseur d’informations a donné des détails sur les types de données dont il aurait accès chez Facebook et l’utilisation qu’il en fait, selon Deadline. La firme affirme ne s’intéresser qu’aux publications publiques et non aux données privées des utilisateurs. La société ajoute que ses collaborations avec les gouvernements ne représentent qu’une infime partie de ses activités tout en relevant que les gouvernements auraient les mêmes motifs d’utilisation de l’information que les entreprises privées.
Crimson Hexagon collabore pleinement à l’enquête ouverte par Facebook.
Source : The Wall Street Journal, Deadline
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