Étude : 50 % des projets de développement d'applications se soldent par un échec
cela est-il dû à la lenteur des codeurs et la dette technique ?
Si une entreprise peut se permettre de démarrer de nouveaux projets informatiques chaque année, garantir leur succès est une chose qui est bien moins évidente. Pour réussir, un projet doit en effet respecter des contraintes de coût, de délai et de qualité (respect des exigences définies par le cahier de charges). Mais dans la pratique, il est difficile de voir un projet respecter ces 3 critères, et les meilleurs projets sont ceux qui arrivent à terme avec un écart relativement faible par rapport à ces critères.
Plusieurs études ont été menées sur la réussite des projets informatiques, et la plupart s'accordent sur le fait qu'une bonne partie (parfois la majorité) des projets informatiques se soldent par un échec. Précisons que la notion d'échec ici signifie que soit le projet n'est jamais lancé ; soit il est lancé, mais n'est jamais terminé ; soit il est terminé, mais ne répond pas aux besoins exprimés par les utilisateurs. C'est cette définition d'échec qui a été utilisée dans une étude menée par IDG (International Data Group) pour la plateforme de développement low-code Appian.
Pour cette étude, plus de 500 décideurs et responsables IT issus d'entreprises de plus de 1000 employés ont été interrogés. Précisons que plus de la moitié des répondants étaient des employés dits de niveau C (CIO, CTO, CSO). L'étude montre que les grandes entreprises aux États-Unis et en Europe (Allemagne, Espagne, France, Royaume-Uni) adressent chaque année à l'IT en moyenne 180 demandes de nouveaux projets (développement d'applications, améliorations ou autres). Ce qui, selon IDG, indique que ce type de demande monte en flèche au niveau mondial. Par région, les entreprises européennes font beaucoup plus de demandes que leurs homologues US. Le nombre de demandes de nouvelles applications ou améliorations chaque année s'élève à 150 en moyenne pour une entreprise US, contre 230 pour une entreprise de la zone EMEA (Europe uniquement).
Toutefois, le résultat le plus frappant de l'étude est que 50 % de toutes les nouvelles demandes de développement d'applications se soldent par un échec. Dans les détails, l'étude révèle que 15 % de ces projets ne sont jamais lancés, 15 % ne sont jamais terminés et 20 % sont livrés, mais ne répondent pas aux besoins de l'entreprise.
Aux États-Unis, le département Marketing est plus susceptible que les autres départements de demander de nouvelles applications, tandis que dans la zone EMEA, c'est le département Ventes qui est le plus gros demandeur d'applications.
Quelles sont les causes d'un tel taux d'échec ? Dans ce qui ressemble à une tentative de désigner des responsables, le rapport indique que « les services informatiques ont du mal, ou n'arrivent pas, à répondre aux besoins évolutifs de l'entreprise, principalement en raison de la lenteur du codage et des problèmes liés à la dette technique. » La dette technique, définie comme le coût implicite du travail supplémentaire lié au choix d’une solution facile immédiate au lieu de la solution appropriée de long terme, « représente une partie majeure du problème », peut-on lire dans le même rapport.
D'après l'étude, si les équipes IT passent 50 % de leur temps à coder de nouvelles applications et améliorations, elles prennent environ 40 % du temps consacré au développement pour gérer la dette technique. La dette technique a donc un impact considérable sur les entreprises. En effet, pour 55 % d'entre elles, la dette technique augmente les coûts opérationnels. 52 % des répondants estiment aussi que la dette technique fait que le développement d'une fonctionnalité simple prend plus de temps que prévu. Jusqu'à 47 % estiment encore que la dette technique réduit les performances et l'évolutivité des applications, alors que pour 37 % des personnes interrogées, cela rend plus long le temps nécessaire pour mettre une application sur le marché. Enfin, 17 % des répondants estiment que la dette technique empêche les améliorations de l'expérience client. Seuls 5 % des entreprises disent ne pas avoir expérimenté de dette technique.
Pour ce qui est des sources de la dette technique, aux États-Unis, ce sont les décisions IT (47 %) et la pression de livrer les applications (43 %) qui sont le plus souvent pointées du doigt. En Europe, c'est plutôt la mauvaise documentation des exigences des projets (42 %).
Sources : Appian, Infographie de l'étude, Détails de l'étude
Et vous ?
Que pensez-vous des résultats de l'étude ?
Quels sont selon vous les facteurs d'échec les plus importants d'un projet IT ?
En tant que développeur, gérer la dette technique fait-il partie de votre quotidien ? Combien de temps y accordez-vous en moyenne dans la semaine ?
Partager