Rolls-Royce veut remplir les mers avec des navires autonomes
Grâce à son système « Intelligent Awareness »
Lancé en mars dernier, le nouveau système « Intelligent Awareness » de Rolls-Royce est en train de faire du chemin. C’est un système qui est basé sur l’intelligence artificielle et utilisé par la société dans la construction de ses navires autonomes. Le système de Rolls-Royce utilise la vision améliorée par ordinateur, pour permettre au navire de repérer et étiqueter tous les autres utilisateurs de l’océan, la côte et les marqueurs de navigation.
Selon Wired, la vue fournie à l'équipage – hors du navire, sur terre – est un exemple du système Intelligent Awareness utilisé par la société dans la construction de son navire. En effet, le système collecte des données provenant de capteurs répartis sur l’ensemble du navire pour donner à l'homme une meilleure vision de l’environnement du navire. Cependant, l’aspect vision amélioré du monde par ordinateurs n’est qu’un aspect de la technologie de Rolls-Royce. La société compte construire des navires complètement autonomes et elle a déjà commencé des essais à travers le monde, a rapporté Wired.
« Remorqueurs, ferries et transport maritime à courte distance, ce sont toutes des catégories de navires qui, à notre avis, conviendraient pour des opérations totalement autonomes, surveillées par un équipage basé à terre, qui rentrent chez eux tous les soirs », a déclaré Kevin Daffey, directeur de l'ingénierie et de la technologie marine de Royce.
L’argument qui sous-tend le développement de navires n’est pas différent de celui qui à motivé la construction des voitures autonomes, à savoir, que les machines restent sobres et concentrées, dépassent les temps de réaction humaine et peuvent regarder dans toutes les directions à la fois. Il suffit de les programmer correctement, et ils devraient manifester moins de défaillances que les humains, selon Wired.
Selon Wired, les navires sont aussi adaptés à l’autonomisation car, jusqu’à présent ils dépendent des humains qui, non seulement, peuvent se tromper, mais exigent d’être rémunérés. A titre d’exemple, selon Wired, plus de 1000 pertes de grands navires ont été enregistrées, au cours de la dernière décennie, dont 70 % au moins sont dues à une erreur humaine.
Les navires sont, également, adaptés à l’autonomisation pour des raisons économiques : les océans du monde sont sillonnés actuellement par environ 100 grands navires et le volume de fret qu’ils transportent devrait augmenter d’environ 4 % par an, selon la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement. Au-delà de l’aspect de diminution de l’erreur humaine, les navires autonomes pourraient être, aussi, plus efficaces de 15 % par rapport aux navires actuels, car ils n’ont pas besoin de personnel humain dont le maintien exige les sources d’énergie telles que le chauffage, la nourriture et l’alimentation en eau potable, selon Wired.
Procédure d'autonomisation des navires
Selon, Wire, les capteurs installés sur les navires sont similaires à ceux qui sont utilisés sur les voitures avec quelques modifications importantes. Leurs caméras ont besoin d'un nombre plus élevé de pixels pour une meilleure résolution afin de fournir suffisamment d'informations sur les moindres petits objets à l'horizon lors de la collecte des données à trier. L’autonomisation d’un navire nécessite, par conséquent, une énorme quantité de puissance de traitement. Pour cela, Rolls collabore avec Intel pour installer des salles de serveurs sur ses navires pour le stockage des données collectées qui seront, ensuite, transférées dans le cloud une fois par mois, selon Wired.
Après la collecte de données, vient ensuite leur compréhension par le navire. Pour cela Rolls-Royce fait recours à un réseau de neurones qu’il forme avec 5 millions d’images téléchargées à partir d’Internet. La société utilise ensuite la méthode de crowdsourcing – pratique consistant à obtenir des informations ou des contributions à une tâche ou à un projet en faisant appel aux services d'un grand nombre de personnes – pour former son Intelligence artificielle sur les élément de l’environnement du navire tels que les marqueurs, les autres usagers des océans, les côtes.
Rolls-Royce utilise également le système d’essai comme pour les véhicules autonomes. La technologie de Royce est capable de collecter de nombreuses images pendant la nuit à l’aide des caméras thermiques. « La grande chose à propos de la mer, c'est l'énorme trafic, de sorte que nous voyons beaucoup d'embarcations différentes, difficiles à identifier, comme des bateaux de plaisance », a déclaré Daffey.
Une autre étape dans le processus de la mise en œuvre du navire autonome de Royce consiste à exécuter des opérations autonomes dans des zones bien définies et dans des conditions raisonnablement prévisibles. Pour cela, la société dote ses ferries des systèmes « autocrossing » afin de procéder à ses opérations autonomes. Tout comme lors des opérations autonomes des véhicules, un opérateur à charge sera toujours présent dans le navire afin d’intervenir en cas d’urgence.
Royce n’est pas le seul opérateur de navires autonomes qui se prépare à investir les océans. Une startup, Buffalo, a mis en œuvre un système de navire autonome dont les essais ont été prometteurs, selon Wired.
Pendant ce temps, l’organisation maritime internationale commence à élaborer de nouvelles règles et autorisations d’autonomie en mer. Ce qui pourrait complexifier la navigation dans les océans en raison des différentes juridictions internationales.
Source : Wired
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