Des chercheurs japonais mettent au point une technique de colorisation automatique des dessins animés
en s’appuyant sur l’apprentissage en profondeur
Pendant bon nombre d’années, les créateurs de dessins animés ont eu recours aux outils traditionnels pour concevoir les dessins animés. Cela impliquait de dessiner à la main les différents personnages, dessiner l’ensemble des images du film, mettre les couleurs, faire les prises de vue, faire le montage de tous les dessins du film avec le son (voix, bruitage, musique). Il faut souligner qu’en Europe, effectuer une animation d’une seconde nécessite pour une diffusion vidéo 25 images par seconde contre 30 images aux États-Unis. Pour un film animé de 5 minutes, cela donne 7500 images à dessiner.
Comme on peut l’imaginer, ce travail nécessite de disposer de beaucoup de temps. Pour alléger leurs tâches, les animateurs utilisent une feuille souple transparente afin de dessiner les personnages sur plusieurs couches, ce qui évite de redessiner les parties immobiles. Avec le développement de la technologie, les animateurs ont progressivement adopté les outils informatiques comme l’animation vectorielle qui permet des rendus professionnels et des animations complexes sans forcément nécessiter l’intervention d’une grande équipe d’animateurs.
Pour aller encore plus loin dans l’allègement des tâches des animateurs, des chercheurs japonais d’Imagica Group Inc., Olm Digital, Inc. et de l’Institut des sciences et technologies de Nara (NAIST) ont annoncé avoir développé une technique de colorisation automatique pour la production de dessins animés japonais (animes). Il faut souligner que le Japon est un pays producteur de grands nombres de dessins animés. En outre, alors que le nombre d’œuvres d’animation produites dans ce pays augmente chaque année, le nombre d’animateurs est resté pratiquement inchangé.
Pour promouvoir l’efficacité et l’automatisation de la production d’animes, l’équipe de recherche s’est concentrée sur la possibilité d’automatiser la colorisation d’images de tracé dans le processus de finition de la production d’anime. Cela a donné lieu au développement d’une technique de colorisation automatique pour la production d’animes japonais. La particularité avec cette technique est qu’elle est basée sur les techniques d’apprentissage en profondeur largement appliquées dans divers domaines. Selon l’équipe de recherche, cette technique de colorisation automatique est la première du genre dans le monde entier.
Comme mode de fonctionnement, ses concepteurs rapportent qu’après le nettoyage de l’image de trace dans une étape de prétraitement, une colorisation automatique est effectuée conformément au script de couleur du personnage, à l’aide d’un algorithme de segmentation d’image basé sur l’apprentissage en profondeur. Le résultat de la colorisation est affiné dans une étape post-traitement à l’aide de techniques de vote pour chaque région fermée. Avec cette technique, les animateurs pourront à coup sûr avancer très rapidement dans le développement de leurs dessins animés.
Les auteurs du projet soulignent toutefois que cette technique est encore au stade de la recherche préliminaire. Des améliorations ont encore besoin d’être apportées surtout au niveau de sa précision. Les entreprises à la base de cette technique comptent la mettre sur le marché à partir de 2020.
Source : Bright Surf
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