Et pourtant, on l'a déjà fait. Tu peux chercher les articles au sujet de l'IA dans l'art, depuis quelques années on connaît.
Et bien non pas forcément. Soit tu pars du principe que c'est un concept abstrait et qui doit le rester, auquel cas oublie toute notion de scientificité (la science ne fait pas dans l'abstrait), soit tu souhaite l'étudier de manière scientifique et là tu te dois de lui donner une définition.
Et bien non, sauf si tu considères que être intelligent = être humain, ce qui ne convaincra pas grand monde aujourd'hui. Les animaux aussi sont intelligents par exemple. Soit tu vise la simulation humaine, et dans ce cas tu participes à des projets style Blue Brain, mais dans ce cas tu simuleras non seulement son intelligence mais aussi sa bêtise, soit tu vises à créer une machine intelligente et dans ce cas il te faut distinguer le concept de l'être humain. Moi je me situe dans le dernier cas, mais d'autres sont clairement dans le premier.
Le test de Turing a déjà été fortement critiqué pour son incapacité à faire ce qu'il affirme.
Sans une définition claire de l'intelligence, personne ne peut définir un protocole de vérification fiable, de toute façon. Ce problème de définition est un problème fondamental.
Le gros piège du QI... Le QI, malgré son nom, a été plus critiqué encore que le test de Turing pour évaluer l'intelligence. C'est un test qui est
construit pour que :
- 50% de la population soit en dessous de 100 et 50% soit au dessus, 100 n'ayant aucun sens et étant juste une convention.
- la déviation standard soit de 15 points.
Autrement dit la valeur de QI n'a aucun sens, si ce n'est d'établir un classement aux tests. Tests qui ne font que mesurer des capacités bien spécifiques et humaines. Le QI ne peut donc, par définition, pas s'appliquer à une machine, sauf si celle-ci vise à reproduire une être humain (mais encore une fois, on ne vise alors pas l'intelligence mais tout autre chose). Par ailleurs, pour construire ces valeurs, il faut définir une population de référence, c'est pourquoi un QI de 100 en France ne vaut pas la même chose qu'un QI de 100 au Japon ou celui au Zimbabwe. Et ce n'est pas qu'une question d'échelle : les français auront généralement un meilleur QI si celui-ci est basé sur une population française que japonaise, et les japonais auront généralement un meilleur QI sur celui-ci est basé sur une population japonaise plutôt que française. En bref, oublie toute comparaison de QI entre nationalités différentes, alors avec les machines...
Vu que tu t'intéresses à tout ça, et si tu n'est pas allergique à l'anglais, je te conseille ce bouquin sur l'intelligence humaine :
Sternberg, Robert J., et Scott Barry Kaufman, éd. The Cambridge Handbook of Intelligence. Cambridge: Cambridge University Press, 2011.
http://www.cambridge.org/us/academic...k-intelligence.
C'est très complet. Le premier chapitre parle de l'histoire du concept et les quelque suivants se focalisent sur les méthodes de mesures, notamment le QI. Tu y trouveras plein d'autres choses. Le chapitre 41 notamment compare intelligence et expertise. Ce qui donne une bonne transition pour entamer cette lecture :
Ericsson, K. Anders, éd. The Cambridge Handbook of Expertise and Expert Performance. Cambridge ; New York: Cambridge University Press, 2006.
http://www.cambridge.org/us/academic...rt-performance.
Qui suit le même schéma mais pour parler de l'expertise humaine. Rien qu'en comparant son premier chapitre (histoire du concept) avec celui du bouquin précédent, tu pourras voir à quel point ça se recoupe. Tu pourras aussi constater à quel point ce concept est bien plus maîtrisé, et que la performance ça ne se gagne pas juste avec "un cerveau plus gros".
Ce qui te donnera une base solide pour entamer un bouquin néanmoins beaucoup plus fin :
Frankish, Keith, et William M. Ramsey, éd. The Cambridge handbook of artificial intelligence. Cambridge, UK: Cambridge University Press, 2014.
Encore une fois, histoire du domaine au premier chapitre et le reste ensuite.
Dans ce cas je vais te donner une mesure à moi : tu prends tes chaussettes à la fin de la journée, tu les fait renifler à la personne, et tu compte les rides qui se forment sur son front lorsqu'elle grimace. Plus elle a de rides, plus elle est intelligente. À toi de me dire comment tu peux me prouver que ma mesure est moisie sans définir l'intelligence.
Spoiler : à moins de prendre une réference tout à fait subjective, ça risque d'être difficile.
Spoiler 2 : quand tu auras lu le bouquin sur l'intelligence, surtout son chapitre 2, tu auras compris à quel point ça l'est.
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