La majorité du marché de bitcoin est une tromperie, 95 % du volume des échanges de cette monnaie étant truqué
Selon une nouvelle étude
La valeur de Bitcoin s'est effondrée progressivement l’année dernière en partant de la valeur de 20 000 dollars la pièce acquise en décembre 2017 à 3 800 dollars en fin d’année 2018, laissant de nombreux investisseurs en difficulté et beaucoup d'installations de minage de cryptomonnaie avec des GPU coûteux tournant au ralenti ou inutilisés. En février, un bitcoin se négociait en dessous de 3 600 dollars. Pour aggraver la situation du marché de monnaie électronique, un nouveau rapport a été publié cette semaine qui jette une ombre sur la légitimité du commerce de bitcoin en tant que monnaie. Selon le nouveau rapport d’étude publié cette semaine par Bitwise Inc, fournisseur de solutions technologiques et de services de gestion des données, 95 % du volume des échanges de bitcoin au comptant est truqué par des bourses non réglementées.
Selon un article du CNBC publié vendredi, les résultats de l’étude de Bitwise corroborent les préoccupations des régulateurs selon lesquelles les marchés des cryptomonnaies sont sujets à la manipulation de la part de certains acteurs du secteur. Bitwise est un gestionnaire d'actifs qui essaie d'inscrire le tout premier fonds d'échange Bitcoin. La société basée à San Francisco a présenté le rapport à la Security and Exchange Commission (SEC) mardi dernier alors que la société rencontrait le régulateur pour discuter de son étude. Selon CNBC, l’analyse que Bitwise a présentée à la SEC pourrait aider les organismes de réglementation à prendre d’importantes décisions relatives au marché des cryptomonnaies.
« Les gens ont regardé la cryptomonnaie et ont dit que ce marché est un gâchis ; c'est parce qu'ils regardaient des données qui ont été manipulées », a déclaré Matthew Hougan, responsable mondial de la recherche chez Bitwise. « Quand on coupe l'écho de ces chiffres absurdes, ça devrait être un marché efficace et bien arbitré. », a-t-il ajouté.
Selon CNBC, l'analyse de Bitwise a révélé que « la quasi-totalité du volume » déclaré sur 71 des 81 bourses bitcoin disponibles est du « wash trading ». Le wash trading est un terme qui décrit la même personne achetant et vendant le bitcoin en même temps. En d'autres termes, ce commerce n'est pas réel. La rumeur circule depuis longtemps sur le marché du bitcoin, et M. Hougan affirme que Bitwise est le premier à se pencher sur les bourses qui fournissent un volume réel.
« L'idée qu'il y a de faux volumes a fait couler beaucoup d'encre depuis longtemps ; nous avons été les premiers à examiner systématiquement les bourses qui livraient des volumes réels », a déclaré Hougan à CNBC. En effet, ces bourses font état d'un volume quotidien moyen de bitcoin de 6 milliards de dollars. Et l’'étude de Bitwise a révélé que seulement 273 millions de dollars de cette somme sont légitimes.
Les inquiétudes sur la sincérité des échanges sur le marché du bitcoin ne datent pas de maintenant. En mai 2018, le ministère américain de la Justice (DOJ) a ouvert une enquête criminelle contre certaines pratiques illégales sur le marché. L’enquête concernait des soupçons de manipulation des prix du bitcoin et des autres cryptomonnaies, qui occasionnaient une flambée de prix afin d’attirer l’attention du marché à un moment donné.
En effet, le ministère de la Justice et la Commodity Futures Trading Commission (CFTC) avaient décidé d’étudier deux tactiques frauduleuses qui prévalaient sur le marché des cryptomonnaies à l’époque. La première tactique, c’était l'usurpation d'identité qui consiste pour un commerçant à soumettre une série de commandes et à les annuler une fois que les prix se déplacent dans la direction souhaitée, atteignant l’effet escompté. Et la seconde tactique concernait le « wash trading » qui consiste pour un commerçant à jouer le jeu du vendeur et l’acheteur en même temps en donnant une fausse impression de la demande du marché, ce qui incite d'autres acteurs du marché à s’engager. L’enquête des régulateurs portait à l’époque sur le Bitcoin et l’Ether, selon un rapport de Bloomberg.
Lors de son étude, Bitwise a fait une comparaison sur Coinbase Pro, qui rapporte un volume quotidien moyen d'environ 27 millions de dollars en bitcoin. Son « spread » médian – différence entre le prix qu'un vendeur veut et celui qu'un acheteur veut – pour le bitcoin était d'environ 1 centime. Ce scénario a passé le test de Bitwise comme un volume réel. Mais une autre comparaison sur CoinBene, le plus grand marché connu sur CoinMarketCap.com, a permis à Bitwise de constater un « spread » médian de près de 15 dollars. Selon Hougan, l’enquête a révélé d'autres exemples extrêmes d'échanges avec un écart de plus de 300 dollars.
« Il est surprenant qu'un échange avec près de 18 fois le volume de Coinbase Pro ait une marge qui est 1 500 fois plus grande », a écrit Bitwise dans le rapport.
Selon Hougan, les bourses ont de bonnes raisons de vouloir falsifier le volume des échanges de cryptomonnaies. En effet, un volume plus élevé des bourses les rend plus attrayantes pour ceux qui veulent faire de nouvelles offres de pièces initiales (ICO) et qui recherchent les bourses avec le plus grand volume de transactions. Les frais d'une OIC peuvent se situer entre 1 et 3 millions de dollars par inscription, a rapporté CNBC.
C’est à cause des préoccupations de manipulation sur les marchés des cryptomonnaires que les organismes de réglementation américains ont adopté une approche prudente à l'égard de la généralisation de la production de bitcoin pour les négociants. En novembre dernier, la SEC a souligné le risque de manipulation comme motif de rejet des demandes pour d'autres fonds négociés en bourse de cryptomonnaie. Le bureau du procureur général de New York a également attiré l'attention sur ce problème dans un récent rapport qui met en garde contre la vulnérabilité des échanges de cryptomonnaie.
En effet, le président de la Securities and Exchange Commission, Jay Clayton a soulevé deux inquiétudes qui doivent être apaisées avant qu'il ne soit « à l'aise » d'approuver le tout premier fonds négocié en bourse bitcoin. Le premier est le manque de surveillance du marché. Comme la plupart des échanges de devises cryptographiques n'utilisent pas les mêmes outils de surveillance que les bourses de valeurs, M. Clayton a déclaré que les investisseurs pourraient ne pas obtenir une évaluation juste du prix du bitcoin.
« Ce à quoi les investisseurs s'attendent, c'est que la négociation de la matière première qui sous-tend ce fonds négocié en bourse soit sensée et exempte de tout risque de manipulation », a déclaré M. Clayton lors de la conférence Consensus Invest à Manhattan l’an dernier. « C'est une question qui doit être abordée avant que je sois à l'aise. », a-t-il ajouté.
La deuxième préoccupation du président de la SEC était la sécurité des actifs numériques. La façon d'entreposer ces actifs en toute sécurité constitue un obstacle majeur, les investisseurs pouvant être exposés à un risque de vol de leurs actifs à tout moment.
« Nous avons vu des vols autour des actifs numériques qui vous font vous gratter la tête », a déclaré M. Clayton à Glenn Hutchins, cofondateur de Silver Lake Partners. « Nous veillons à ce que les actifs sous-jacents de ce fonds négocié en bourse aient une bonne garde et qu'ils ne disparaissent pas. », a-t-il ajouté.
Source : CNBC
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