Apple défend l'accord Google Search devant le tribunal : « Il n'y avait pas d'alternative valable »,
faux, selon le PDG de DuckDuckGo qui estime qu'il y a « trop d'étapes » pour quitter Google
Eddy Cue, vice-président senior des services d’Apple, a témoigné dans l’affaire US v. Google, le procès antitrust historique concernant les activités de recherche de Google. Cue est l’un des témoins les plus médiatisés de l’affaire jusqu’à présent, en partie parce que l’accord entre Google et Apple - qui fait de Google le moteur de recherche par défaut sur tous les appareils Apple et rapporte à Apple des milliards de dollars par an, est au cœur du procès intenté par le ministère américain de la justice à l’encontre de Google. Cue avait deux messages à faire passer : Apple croit en la protection de la vie privée de ses utilisateurs, mais aussi en Google. La question de savoir si ces deux affirmations peuvent être simultanément vraies est devenue la question du jour.
Apple est en procès à cause d'un accord appelé Information Services Agreement (ISA), qui fait du moteur de recherche de Google le moteur par défaut des produits Apple. L'ISA est en place depuis 2002, mais Cue était responsable de la négociation de son itération actuelle avec le PDG de Google, Sundar Pichai, en 2016. Dans son témoignage d'aujourd'hui, le ministère de la Justice a interrogé Cue sur les détails de l'accord.
Eddy Cue, vice-président senior des services d'Apple, arrive au palais de justice américain Prettyman à Washington, D.C., le 26 septembre 2023
Dans cette affaire, le procès antitrust historique concernant les activités de recherche, Cue était à la barre en tant que témoin. Cue est l'un des témoins les plus médiatisés de l'affaire jusqu'à présent, en partie parce que l'accord entre Google et Apple - qui fait de Google le moteur de recherche par défaut sur tous les appareils Apple et rapporte à Apple des milliards de dollars par an - est au cœur du procès intenté par le ministère américain de la justice à l'encontre de Google.
Cue avait deux messages à faire passer : Apple croit en la protection de la vie privée de ses utilisateurs, mais aussi en Google. La question de savoir si ces deux affirmations peuvent être simultanément vraies est devenue comme nous l’avons dit preccedemment la question du jour. « La résolution de cet écran est épouvantable, a-t-il déclaré. Vous devriez acheter un Mac. Cette remarque a suscité quelques rires dans une salle d'audience par ailleurs calme et silencieuse. Le juge Amit Mehta, qui présidait l'affaire, s'est penché dans son micro et a répondu : « Si Apple souhaite faire un don... ». Les rires ont été encore plus nombreux. Puis tout le monde s'est remis au travail.
Meagan Bellshaw, avocate du ministère de la justice, a demandé à Cue s'il aurait renoncé à l'accord si les deux parties n'étaient pas parvenues à se mettre d'accord sur un chiffre de partage des revenus. Cue a répondu qu'il n'avait jamais envisagé cette option : « J'ai toujours pensé qu'il était dans l'intérêt de Google, et dans le nôtre, de conclure un accord. » Cue a également affirmé que l'accord était plus qu'une question d'économie et qu'Apple n'a jamais sérieusement envisagé de passer à un autre fournisseur ou de créer son propre produit de recherche. « Il est certain qu'il n'y avait pas d'alternative valable à Google à l'époque », a déclaré Cue. Il a ajouté qu'il n'y en avait toujours pas.
Cette question, à savoir si Apple a choisi Google parce que c'était le choix le plus lucratif ou le meilleur produit, était un élément clé du témoignage de Cue et, en fait, un élément clé de l'ensemble du dossier du ministère de la justice contre Google. Le ministère de la justice se concentre sur les accords conclus par Google - avec Apple, mais aussi avec Samsung, Mozilla et bien d'autres - pour s'assurer qu'il est le moteur de recherche par défaut sur pratiquement toutes les plates-formes.
Google et la concurrence
La protection de la vie privée sur l'internet est devenue un sujet particulièrement brûlant ces derniers temps, notamment parce qu'un nombre croissant d'utilisateurs se rendent compte de la quantité d'informations les concernant qui sont collectées à des fins publicitaires. Il est devenu de plus en plus évident que Google, en particulier, surveille ses utilisateurs bien plus que beaucoup ne le souhaiteraient.
Le géant des moteurs de recherche est devenu une telle source d'information qu'il a été inclus dans le dictionnaire Merriam-Webster en tant que verbe... comme dans « Je vais aller chercher ça sur Google pour le savoir ». En outre, la recherche sur Google est un outil extrêmement important pour les entreprises qui cherchent à entrer en contact avec de nouveaux clients et à développer leur marque et à réussir.
Alors, si vous cherchez une alternative à Google, apparemment tout-puissant, il s'avère qu'un moteur de recherche appelé DuckDuckGo suscite beaucoup d'attention en raison de sa capacité apparente à se mesurer à Google. Le nombre d'utilisateurs en ligne qui ont abandonné Google au profit de DuckDuckGo augmente rapidement. Debian Linux ont remplacé Google par DuckDuckGo comme moteur de recherche par défaut pour Chromium. Le changement est applicable pour Chromium version 104 ou ultérieure selon l'annonce. Si vous êtes sur Debian Stable, cela peut prendre un certain temps pour que le paquet atteigne le dépôt stable.
Fondé en 2008, DuckDuckGo détient actuellement environ 2,5 % du marché de la recherche aux États-Unis, a déclaré son PDG Gabriel Weinberg, et effectue environ 100 millions de recherches par jour dans le monde. À titre de comparaison, Google effectue plusieurs milliards de recherches par jour.
Toutefois, en 2022, une découverte d'un chercheur en sécurité révèle que les choses ne sont pas aussi privées que les utilisateurs l'auraient espéré et attendu sur DuckDuckGo. Le moteur de recherche a été surpris à autoriser la transmission de données via des traceurs Microsoft vers les domaines publicitaires LinkedIn et Bing. De plus, DuckDuckGo admet qu'un accord existe entre lui et Microsoft pour l'autorisation de traceurs de l'éditeur de Windows sur des sites tiers.
Le PDG de DuckDuckGo estime qu'il y a « trop d'étapes » à franchir pour quitter Google. DuckDuckGo, un moteur de recherche axé sur la protection de la vie privée fondé il y a une quinzaine d'années, se contente d'une faible part de marché, car les consommateurs ont du mal à abandonner Google alors que le géant est l'option par défaut sur les écrans d'ordinateur, a déclaré le fondateur de l'entreprise lors d'un procès antitrust.
Contre-interrogé par l'avocat de Google, John Schmidtlein, Cue a déclaré qu'à un moment donné, Apple autorisait Yahoo et Bing à envoyer des messages invitant les utilisateurs à remplacer Google par leur moteur de recherche par défaut. Mais Apple a mis fin à ces messages parce qu'ils rappelaient trop souvent les utilisateurs, a déclaré Cue. « Malheureusement, Yahoo a abusé de ce privilège et nous l'avons supprimé par la suite, a-t-il déclaré. En fait, il s'agissait d'un rappel constant au client... l'expérience du client était donc horrible ».
Schmidtlein a réfuté l'affirmation du ministère de la justice selon laquelle l'accord avait limité la capacité d'Apple à expérimenter et à innover dans ses offres de produits liés à la recherche.
Source : Eddy Cue’s testimony at the Google antitrust trial in Washington
Et vous ?
Eu égard au partenariat d'Apple avec Google qui a été accusé de collecter des données sur les utilisateurs, croyez-vous à l'engagement d'Apple en faveur de la protection de la vie privée ?
À votre avis, Google mérite-t-il d'être l'application par défaut ou doit-il simplement payer pour l'être ?
Google est-il vraiment le meilleur moteur de recherche ou est-il simplement celui qui fait les plus gros chèques ? Et si ces chèques disparaissaient, à quoi ressemblerait le marché des moteurs de recherche ?
Est-il éthique pour Apple de faire de Google le moteur de recherche par défaut sur ses appareils, étant donné que Google fait actuellement l'objet d'une enquête pour violation de la législation antitrust ?
Voir aussi :
Apple et Google auraient conclu un accord, il y a 15 ans, pour contrôler Internet, le DoJ porte plainte, contre cet accord secret qui vaut des milliards de dollars pour les deux entreprises
DuckDuckGo surpris en train de donner l'autorisation à Microsoft de déployer des traceurs publicitaires suite à un accord, malgré une solide réputation de confidentialité
Debian Linux remplace Google par DuckDuckGo comme moteur de recherche par défaut pour Chromium. Bientôt, le navigateur Chromium de Debian aura DuckDuckGo comme moteur de recherche par défaut
Partager