L'utilisation de la reconnaissance faciale à la place des cartes d'embarquement gagne un peu plus de terrain,
et s'invite chez Delta Air Lines
Delta Air Lines a annoncé que les passagers en provenance de Minneapolis-St. Paul International Airport ont la possibilité d’utiliser la reconnaissance faciale pour monter à bord de leur vol au lieu de se servir d’une carte d’embarquement standard.
Les scanners faciaux ont été installés la semaine dernière à 16 portes et seront disponibles sur tous les vols internationaux passant par Delta à partir de juillet. La compagnie aérienne collabore avec le service des douanes et de la protection des frontières.
Le système ressemble à veriScan, mis au point l’année dernière par la Metropolitan Washington Airports Authority, avec les conseils de US Customs and Border Protection (CBP), qui analyse les visages des voyageurs qui approchent de la porte. Le système compare ensuite la photo à une galerie contenant des images de cette personne (soit sa photo de passeport pour les citoyens américains, soit la photo prise par des ressortissants étrangers lors de leur entrée dans le pays). Le processus élimine la nécessité pour un employé de la compagnie aérienne de vérifier manuellement chaque carte d’embarquement et passeport lorsqu’il monte dans un avion.
En septembre 2018, certains voyageurs internationaux avaient la possibilité de laisser leur carte d'embarquement et leur passeport dans leurs poches lorsqu'ils devaient décoller de l'aéroport international de Dulles grâce à cette technologie d'embarquement qui s’appuie sur la reconnaissance faciale
L’analyse prend quelques fractions de seconde et s’est avérée précise à 99% pendant les tests, selon le commissaire du CBP, Kevin McAleenan, qui a été rejoint jeudi par le président de la MWAA, Jack Potter, et les représentants des compagnies aériennes.
Le CBP conservait les photos pendant 14 jours au maximum lors des tests et continuerait à les garder pendant 12 heures à court terme, a déclaré John Wagner, adjoint au commissaire du CBP au Bureau des opérations sur le terrain. Une fois les tests terminés, le processus sera mis à jour pour que les photos soient supprimées immédiatement après la comparaison.
Une économie de 9 minutes pour un avion de 270 passagers
Selon Delta, le processus économise environ deux secondes par passager ou environ neuf minutes pour un avion de 270 passagers.
La première technologie de reconnaissance faciale utilisée par Delta a été installée à l’aéroport international Hartsfield-Jackson d’Atlanta. Selon Delta, 72% de ses clients déclarent préférer la reconnaissance faciale à l’embarquement standard.
Kate Raddatz de WCCO à l’aéroport de MSP a découvert que la réaction était en grande partie positive, même si certaines étaient douteuses. Les voyageurs ayant des problèmes de confidentialité qui refusent la reconnaissance faciale peuvent toujours présenter leur carte d'embarquement papier ou numérique.
«Je suis un voyageur de Delta mais je pense que ce serait formidable pour tout le monde. Je sais que le vol d’identité suscite beaucoup d’inquiétude et de nervosité, mais cela ne me concerne pas. Les temps changent et nous devons changer avec », a déclaré Jennifer Baysinger, de Otsego.
Salt Lake City est un autre site ajouté aux améliorations de la reconnaissance faciale de Delta.
Plusieurs voyageurs semblent prêt à jouer le jeu si le temps d’embarquement est réduit
Du côté de l'aéroport international de Dulles, l’année dernière, certains passagers se sont montrés enthousiastes à la perspective d’un embarquement plus rapide et plus sûr.
« Cela n’a pas d’importance », a déclaré Kim Meekins, une résidente du Maryland, qui n’avait pas été informée à l’avance. « Vous allez dans différents aéroports et ils font des choses différentes selon leur technologie. Si c’est une autre mesure de sécurité pour s’assurer que tout le monde a un vol sécurisé, je suis tout à fait d'accord. Je n’avais pas besoin d’être prévenue à l’avance ».
Meekins a déclaré qu'elle était une voyageuse fréquente, alors l'idée de réduire de moitié le temps d'embarquement était « géniale ».
Pour Thea Ottersen (Norvège), la protection de la vie privée n’est pas une préoccupation majeure, car la procédure générale ne diffère pas beaucoup de ce qu’elle attend de la sécurité des aéroports américains.
« Vous savez qu’il ya une sécurité stricte lorsqu’on se rend en Amérique, alors je ne suis pas vraiment dépaysée - je le suis plus par la quantité de journalistes présents », a-t-elle déclaré. « De toute façon, ils prennent ta photo quand tu vas en Amérique, alors ça ne me dérange pas ».
Un voyageur lituanien, Mantas Klimasausas, a déclaré qu’il n’était pas particulièrement fan de la technologie, ajoutant qu’il attendrait de la voir évoluer avec le temps. Cependant, lorsqu’il lui a été rapporté que le processus pouvait réduire de moitié le temps d’embarquement, il est rapidement devenu un converti.
« Je pense que c'est une nouvelle approche », a-t-il déclaré. Et si cela permet d’accélérer l’embarquement, « c’est encore mieux ».
D’autres sont moins enthousiastes face à cette technologie
JetBlue, une compagnie aérienne américaine basée à Forest Hills à New York, a adopté vers la fin de l’année dernière une technologie biométrique de reconnaissance faciale pour accélérer les processus d’embarquements. Sur son site, en novembre 2018, JetBlue a indiqué que les clients desservant des destinations internationales au départ du terminal 5 à l’aéroport international John Fitzgerald Kennedy (JFK) de New York peuvent désormais embarquer encore plus rapidement avec une porte d’auto-embarquement biométrique à double voie qui utilise la technologie de reconnaissance faciale pour vérifier les voyageurs avec une capture photo rapide.
Pour certains voyageurs, la technologie semble un peu intrigante ou du moins suscite des inquiétudes à leur niveau. C’est le cas de l’écrivain américain Mackenzie Fegan qui, après avoir été soumis au protocole d’embarquement par le système d'identification biométrique, a exprimé ses inquiétudes sur sa page Twitter.
Mackenzie s’est dite troublée de la façon dont le système est arrivé à la reconnaître sans qu’aucune de ses informations biométriques ne lui ait été demandée en amont afin de les enregistrer dans le système. Sur sa page Twitter, elle a, dans un premier temps, écrit ce qui suit : « Je viens de monter à bord d'un vol de JetBlue International. Au lieu de balayer ma carte d'embarquement ou qu’ils vérifient mon identité à l’aide de mon passeport, j’ai plutôt regardé dans une caméra avant d'être autorisée sur le pont d’embarquement de JetBlue. La reconnaissance faciale a-t-elle remplacé les cartes d'embarquement, à mon insu ? Ai-je consenti à cela ? ». Des inquiétudes qui, à bien les comprendre, sont très bien fondées, surtout sur les questions du respect de la vie privée.
JetBlue ne s’est pas faite prier pour répondre aux inquiétudes de Mackenzie en lui présentant d’abord des excuses pour le désagrément causé et lui indiquant par la suite qu’elle pouvait se soustraire à ce genre de protocole : « Vous pouvez vous retirer de cette procédure, Mackenzie. Désolé si cela vous a mis mal à l'aise ». Une chose qui pourrait être encore plus louche, c’est lorsqu’elle a essayé de savoir de quelle manière le système de JetBlue a procédé pour savoir à quoi elle ressemblait. L’entreprise a simplement répondu que les données biométriques des personnes lui ont été fournies par le gouvernement américain par l'intermédiaire des services de douane.
« Les informations sont fournies par le département de la Sécurité intérieure des États-Unis à partir des avoirs existants », a déclaré JetBlue.
Source : CBS
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