Le nouveau supercalculateur de simulation d'atterrissage sur la Lune de la NASA est plus puissant, plus respectueux de l'environnement,
Peut exécuter jusqu’à 3,69 petaflops et compte 46 080 cœurs
Aitken, le nouveau supercalculateur de la NASA conçu en collaboration avec Hewlett Packard Enterprise (HPE), est plus puissant et très économe en énergie. Il utilise une conception modulaire qui nécessite moins d'électricité et de puissance que les installations traditionnelles et il permettra aux chercheurs d'effectuer des simulations complexes plus rapidement. Aitken, du nom de Robert Grant Aitken, astronome américain spécialisé dans les systèmes stellaires binaires, a été inauguré par la NASA dans son nouveau centre de recherche d'Ames dans la Silicon Valley.
Le nouveau supercalculateur peut exécuter des milliers de simulations complexes plus rapidement jusqu'à 3,69 pétaflops de performance théorique et possède 221 To de stockage, d’après HPE. Aitken compte 1 150 nœuds et 46 080 cœurs et est alimenté par un système HPE SGI 8600 utilisant des processeurs Intel Xeon de deuxième génération avec Mellanox InfiniBand pour le réseautage. Aitken est situé dans le nouveau centre de calcul modulaire d’Ames de la NASA, basé sur une approche MDC (Modular Data Center) développée conjointement avec HPE, pour fournir des solutions de calcul haute performance avancées qui améliorent l'efficacité et réduisent considérablement la consommation d'électricité et d'eau.
Selon HPE, la nouvelle installation, située à Mountain View, en Californie, combinera « l'air extérieur de la région de la baie, la technologie des ventilateurs et un système de circulation d'eau » pour assurer le refroidissement du nouveau superordinateur. Ce nouveau système de refroidissement remplace ainsi le besoin d'une tour de refroidissement et de millions de litres d'eau. Bill Mannel, vice-président et directeur général HPC et IA chez HPE a déclaré dans une annonce publiée jeudi dernier :
« HPE collabore depuis longtemps avec NASA Ames et, ensemble, nous continuons à développer des technologies de calcul haute performance innovantes pour alimenter les découvertes spatiales et scientifiques qui augmentent l'efficacité globale et réduisent les coûts ». « Nous sommes honorés d'avoir conçu le nouveau supercalculateur Aitken pour la prochaine mission de l'humanité sur la lune », a-t-il ajouté.
Dans cette annonce, HPE a également dit qu’Aitken a été conçu sur mesure pour le centre de recherche Ames de la NASA « afin de soutenir la modélisation et les simulations d'entrée, de descente et d'atterrissage (EDL) pour les missions de l'agence et le programme Artemis, une mission visant à poser les prochains humains sur le pôle Sud lunaire en 2024 ». En effet, il y a cinquante ans, les premiers humains posèrent le pied sur la Lune. La NASA envisage à nouveau d’y retourner avec le projet Artemis.
Le nouveau superordinateur sera aussi utilisé par plus de 1 500 scientifiques et ingénieurs de partout au pays, notamment dans le cadre de projets comme le développement d'un quadricoptère plus efficace. Mais les travaux en tête de liste des priorités seront les travaux concernant Artemis.
Aitken est le premier d'un potentiel de 16 modules du nouveau centre de calcul modulaire d’Ames de la NASA qui peuvent être construits rapidement et qui pourraient être utilisés à la fois pour l'informatique et le stockage de données.
Le concept est basé sur un prototype appelé Electra, construit en 2016, qui abritait un supercalculateur dans une paire de modules écologiques à l'extérieur de l'installation principale de la NASA. Selon la NASA, l'utilisation de modules d'alimentation et de refroidissement a permis d'économiser 2 millions de kilowattheures d'électricité et plus de 3 millions de gallons d'eau au cours de l'exercice 2018 par rapport à l'installation de l'installation principale.
Ce n'est pas la seule collaboration entre HPE et la NASA. Le fabricant d’ordinateurs a construit pour l'agence un nouveau type de superordinateur capable de résister aux rigueurs de l'espace et l'a envoyé à l'ISS (Station spatiale internationale) en 2017 pour des essais préparatoires avant son utilisation potentielle sur des missions plus longues, dont Mars. Les deux partenaires ont ensuite ouvert ce superordinateur pour l'utiliser dans des expériences avec des tiers l'an dernier.
HPE a également annoncé plus tôt cette année qu'elle achetait la société de superordinateurs Cray pour 1,3 milliard de dollars. Cray est un autre partenaire de longue date des efforts de la NASA dans le domaine des supercalculateurs, depuis la création par l'agence spatiale d'une division dédiée à la modélisation informatique et l'établissement de son installation informatique centrale au centre de recherche d’Ames.
Sources : NASA, HPE
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