L'histoire de ma vie,
En bref, j'ai quitte le monde des SSII (et la France) presque du jour au lendemain, a cause du manque d'emploi et de la mobilite constante. Ca m'a completement detruit psychologiquement.
On me recevait en entretien mais on n'etait rarement capable de me dire ou est-ce que je travaillerai?
Je n'ai pas envie de demenager tous les ans, et ce n'est pas possible physiquement ni financierement. Qui plus est je suis une personne tres sedentaire, je vivais la mobilite tres mal.
Je precise que je viens de la campagne Rhone Alpes, a Paris c'est certainement plus facile, il y a plus de postes et moins loin.
On laisse tomber un ou deux postes qui ne conviennent pas (location ou autre) et on réalise vite qu'il n'y a plus de postes dans la region.
Ca parle tout le temps de penurie mais en realite il n'y a qu'une poignee d'entreprises et de postes a pourvoir. On a vite fait le tour apres quelques SSII et editeurs.
Mon dernier changement de poste, j'ai presque rejoint un editeur (Esker lyon) apres une SSII mais ca a foire post entretiens. J'avais un second editeur qui etait potentiellement interesse, mais ca correspond pas forcement a ce que je voulais faire.
C'est le moment ou j'ai fais un point sur ma carriere.
C'est impossible de faire carriere en tant que developpeur de SSII. On sera jamais ou on sera l'annee prochaine et ca paye mal.
C'est impossible de faire carriere en editeur, il y en a trop peu et trop selectifs.
Il reste 40 ans a travailler, en incluant la retraite qui va reculer. (Sans aucun trou s'il vous plait sinon pas assez de cotisations et pas de retraite). C'est mission impossible.
C'etait une tres mauvaise phase pour moi, mais passons. Je suis aussi tres planificateur a long terme. Puisque c'est invivable, et bien j'ai refuse de vivre.
Brievement. J'ai rendu mon appartement. J'ai fais mes valises. Le mois suivant j'ai pris un avion pour quitter la France pour l'Angleterre pour voir si c'etait mieux.
Pour remuer le couteau dans la plaie, le EasyJet a coute 19 euros, c'etait moins que le billet de train aller-retour pour passer un entretien dans une certaine SSII.
Bref, je ne travaillerai plus jamais en SSII. Les SSII n'existent pas ici.
Il y a plein d'entreprises, petites et larges, plein de domaines, surtout web et finance.
La premiere chose que j'ai gagne c'est la securite de l'emploi. L'emploi en editeur et permanent et en cas de pepin il y a beaucoup plus de choix. Les parisiens comprendront. (C'est facile d'imaginer que Paris a dix fois plus d'emplois qu'en province).
La deuxieme chose c'est des meilleurs collegues. En interne les collegues sont relativement bons, il n'y a pas de poids mort (reconversion en SSII qui ne sait pas faire un hello world mais ca n'empeche pas de facturer!).
Le sujet s'interroge au sujet des conditions de travail entre SSII et editeurs? Et bien ca change pas grand chose en fait.
J'ai presque travailler pour Facebook et Apple (c'est une longue histoire), mais au final j'ai fini recemment dans une entreprise financiere tres connue et tres selective.
En fait encore plus selective que ca, puisque j'etais le premier employé en Europe pour travailler sur leur infrastructure.
Et bien qu'est ce que toutes ces entreprises, les meilleures et les plus prestigieuses du monde apportent par rapport a une SSII lambda?
A vrai dire, pas grand chose, si ce n'est de la thune
J'ai bosse en plateau, il y a plusieurs gros plateaux a Lyon (worldline, sopra, sogeti).
On avait presque tout: Lieu de travail sedentaire. Bon locaux. Horaires raisonnables. Travail a la maison quand on veut. Projets tres interessants, avec des grands comptes connus qui sont relativement stables.
Il y a un seul HIC. La paye. Le plateau en SSII c'est ce qui paye le moins. Impossible de vivre dans ces conditions financieres.
A l'epoque pour les jeunes diplomes, Sopra descend a 29k, Worldline a 30k, selon le diplome et l'excuse du jour. (Tu pourrais venir d'un ENS, mais quel dommage, l'ENS Paris est sur la grille mais pas l'ENS Lyon, 3k de mois pour ta gueule!).
Vous allez me dire que ca monte avec l'experience, mais pas vraiment, on rajoute 10% au bout de nombreuses annees, ca reste des cacahuetes.
Au final, il vaut bien payer les factures. Le choix se fait tout seul.
edit: Je devrais preciser. Par la force des choses je me suis retrouvé un jour dans le departement qui gerait les appels d'offres d'une grosse SSII au niveau Europeen. J'ai vu et participe aux budgets. Le moindre trouffion est facture 400-500 euros par jour avec une charge au dela de 200 jours par an en moyenne. L'argent est la pour payer les salaires, les projets sont la et il y a plus de projets que de ressources humaines. Certains clients ont des contraintes dans leurs contrats et les SSII prennent des penalites parce que pas assez de developpeurs sur le projet. Mais malgre tout cela, les entreprises refusent de payer quelques euros de plus pour recruter et conserver les employes. C'est absurde. Ca m'a change profondement d'etre de l'autre cote de la porte, je pouvais plus continuer.
Il y a une derniere difference entre editeur et autre, et pas des moindre. C'est les astreintes (on call).
Chez un editeur, il faut bien quelqu'un qui maintienne l'application fonctionnelle, c'est a dire que tous les developpeurs sont sous astreintes.
C'est variable en fonction de l'editeur et du type de logiciel. Par example Thales n'en aura probablement pas, on ne travaille pas sur du materiel d'avion a distance, mais un editeur web est probablement ouvert 24/7.
Ca peut etre tres violent selon l'editeur, alors qu'en SSII, les astreintes et les heures sup n'existent generalement pas.
La morale de cette histoire, on ne met pas assez en avant le plateau sur ce forum!
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