La recherche et le développement en intelligence artificielle sont en plein essor, mais l'intelligence générale est toujours hors de portée
selon un rapport
La troisième édition du rapport annuel AI Index, un récapitulatif des points de données en lien avec l'apprentissage automatique, a été publiée cette semaine. Le rapport AI Index suit, rassemble, distille et visualise les données relatives à l'intelligence artificielle. L’édition 2019 du rapport annonce que le monde de l’intelligence artificielle est en plein essor dans plusieurs domaines couvrant la recherche, l'éducation, et réalisations techniques. En tout, les chercheurs ont indiqué que le rapport AI Index 2019 aborde neuf différents chapitres.
En raison du fait que le rapport AI Index 2019 couvre plusieurs points, ses créateurs (Harvard, Stanford, OpenAI, etc.) ont créé et publié deux nouveaux outils afin de faciliter la prise en main des informations qu’il contient. L'un d'entre eux, l'outil “Global AI Vibrancy Tool”, compare les activités mondiales de 28 pays à travers 34 indicateurs, y compris à la fois une perspective transnationale et une analyse spécifique par pays. Le "AI Index arXiv Monitor", qui est le second, aide les gens à mener leurs propres recherches sur les progrès technologiques actuels en IA. Ainsi, ces différents outils ont permis aux chercheurs de mettre en relief les informations ci-après sur l'évolution de l'intelligence artificielle :
La recherche sur l'IA est en plein essor
Selon le rapport AI Index 2019, entre 1998 et 2018, il y a eu une augmentation d’environ 300 % de la publication d'articles évalués par des pairs sur l'IA. La participation aux conférences a également bondi. Plus important encore, la conférence NeurIPS 2019 (Conference on Neural Information Processing Systems) attend 13 500 participants cette année, soit 800 % de plus qu'en 2012.
L'éducation en l'IA est tout aussi populaire
Le rapport AI Index 2019 avance que le nombre d'inscriptions aux cours d'apprentissage automatique au sein des universités et en ligne continue d'augmenter. Selon eux, les chiffres sont difficiles à résumer, mais un bon indicateur est que l'IA est maintenant la spécialisation la plus populaire pour les diplômés en informatique en Amérique du Nord. Plus de 21 % des docteurs CS (Computer Science) choisissent de se spécialiser en IA, ce qui représente plus du double de la deuxième discipline la plus populaire : la sécurité et l'assurance de l'information.
Les voitures autonomes ont reçu plus d'investissements privés que n'importe quel autre domaine de l'IA
Un peu moins de 10 % des investissements privés mondiaux ont été consacrés à des véhicules autonomes, soit environ 7,7 milliards de dollars. Viennent ensuite la recherche médicale et la reconnaissance faciale (4,7 milliards de dollars dans les deux cas), tandis que les domaines de l'IA industrielle qui connaissent la croissance la plus rapide sont moins voyants : l'automatisation des processus robotisés (1 milliard de dollars en 2018) et la gestion de la chaîne logistique (plus de 500 millions).
Les algorithmes d'IA deviennent de plus en plus rapides et moins coûteux à former
D'après le rapport AI Index 2019, la recherche n'a de sens que si elle est accessible, c'est pourquoi ce point de données est particulièrement bienvenu. L'équipe AI Index a noté que le temps nécessaire pour former un algorithme de vision artificielle sur un ensemble de données populaire (ImageNet) est passé d'environ trois heures en octobre 2017 à seulement 88 secondes en juillet 2019. Les coûts ont également diminué, passant de milliers de dollars à des nombres à deux chiffres.
Les États-Unis demeurent le leader mondial de l'IA
Selon le rapport, bien que la Chine publie plus d'articles sur l'IA que tout autre pays, les travaux produits aux États-Unis ont un plus grand impact, les auteurs américains sont cités 40 % fois de plus que la moyenne mondiale. Les États-Unis sont aussi ceux qui investissent le plus d'argent dans l'IA privée (moins de 12 milliards de dollars, comparativement à la Chine qui occupe le deuxième rang mondial avec 6,8 milliards de dollars) et déposent beaucoup plus de brevets en IA que tout autre pays (avec trois fois plus que le Japon, deuxième nation).
Tout ceci peut paraître impressionnant, mais les chercheurs estiment néanmoins que, quelle que soit la rapidité avec laquelle l’IA s'améliore, elle ne sera jamais à la hauteur des réalisations que lui accordent les manchettes endiablées (gros titres) et la culture populaire. Cela peut également sembler pédant ou même évident, mais il ne faut pas oublier que, même si le monde de l'IA est en plein essor, l'intelligence artificielle elle-même est encore limitée à certains niveaux importants. L’étude estime que le seul endroit où l’IA semble avoir battu l’homme concerne les jeux.
Cependant, le rapport estime que la majorité de ces jalons proviennent de la défaite des humains dans les jeux vidéo (Starcraft) et les jeux de société (Go, échecs, etc.), des domaines qui, en raison de leurs règles claires et de leur facilité de simulation, se prêtent particulièrement bien à la formation en IA. Une telle formation repose généralement sur le fait que les agents de l'IA travaillent des centaines d'années en un seul jeu, s'entraînant des centaines d'années en un jour solaire : un fait qui montre à quel point les ordinateurs apprennent vite par rapport aux humains.
Enfin, toujours selon les chercheurs, cela ne signifie pas que l’IA n'est pas incroyablement utile. De même, malgré les limites actuelles de l'apprentissage automatique, celle-ci continue de s'améliorer en matière de financement, d'intérêt et de réalisations techniques.
Source : Rapport de l’étude (PDF)
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