Le modèle actuel de stockage des déchets nucléaires pourrait ne pas être suffisamment sûr, selon une étude
Le modèle actuel que les États-Unis et d'autres pays prévoient d'utiliser pour stocker les déchets nucléaires de haute activité n'est peut-être pas aussi sûr qu'on le pensait. Les matériaux utilisés pour stocker les déchets "se dégraderont probablement plus vite que ce que l'on pensait auparavant" en raison de la façon dont les matériaux interagissent, selon une recherche publiée mardi dans la revue Nature Materials. La recherche, financée par le Bureau des sciences du ministère américain de l'énergie, s'est principalement concentrée sur les déchets de la défense, héritage de la production passée d'armes nucléaires, qui sont hautement radioactifs, selon un communiqué de presse de l'Université d'Etat de l'Ohio. Certains déchets ont une demi-vie - le temps nécessaire pour que la moitié des matériaux se décomposent - d'environ 30 ans. Mais d'autres, comme le plutonium, ont une demi-vie qui peut être de plusieurs dizaines de milliers d'années, selon le communiqué.
Le plan des États-Unis pour les déchets consiste à immobiliser les radionucléides à longue durée de vie - mélangés à d'autres matériaux pour former des formes de verre ou de céramique des déchets - dans des conteneurs en acier, puis à les éliminer en les enterrant dans un dépôt en profondeur, selon l'étude. Les pays du monde entier stockent et éliminent leurs déchets nucléaires de la même manière. Cependant, les scientifiques ont constaté que dans des conditions simulées, la corrosion des conteneurs pouvait être "considérablement accélérée", ce qui n'avait pas été pris en compte dans les modèles actuels d'évaluation de la sûreté et des performances. On a observé que les composés de verre ou de céramique nouvellement formés, confinés dans les conteneurs en acier, corrodaient ces conteneurs à des vitesses surprenantes en raison de nouvelles réactions chimiques. Selon les recherches, ces réactions ont modifié de manière significative les déchets et les conteneurs métalliques. Les chercheurs ont averti que l'interaction entre les matériaux, qui a ensuite un impact sur la durée de vie des déchets nucléaires, devrait être "soigneusement prise en compte" lors de l'évaluation de la performance des formes de déchets. Une barrière plus compatible devrait être choisie pour optimiser la performance du système de stockage.
Current model for storing nuclear waste may not be sufficiently safe, study says
Self-accelerated corrosion of nuclear waste forms at material interfaces
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