La part de marché des ordinateurs de bureau sous Linux est à peu près la même qu'en 1997 - 1998,
mais l'OS reste largement utilisé sur les supercalculateurs et serveurs
Linux n’aurait-il jamais connu de franc succès auprès du grand public ? Cette question mérite d’être reposée, encore et encore tant que la part de marché de ce système d’exploitation reste quasiment figée à son niveau des années 1990. En effet, si ce système d'exploitation Open Source, crée en 1991, avait une assez solide ambition (selon une estimation datant de 1998) d’aller au-delà de 4 % de parts de marché dans le monde des systèmes d’exploitation sur PC, les chiffres de la dernière décennie montrent que c’est loin d’être le cas.
La part de Linux sur le marché du desktop a oscillé entre 0,6 % et 1,9 % pour finir à 1,66 % en février 2020, selon les statistiques de StatCounter. NetMarketShare présente un intervalle allant de 1,47 % (en janvier 2020) à 2,96 % (en septembre 2017) pour la période 2016-2020, des chiffres plus élevés probablement parce que NetMarketShare se focalise davantage sur l’utilisation des machines sur le réseau internet (et ne considère pas d’autres systèmes d’exploitation tels que Chrome OS, iOS et Android). Ces chiffres se rapprochent de ceux de Statista qui se montrent nettement plus positifs, avec une croissance progressive de la part de marché de Linux sur PC entre janvier 2018 (1,43 %) et janvier 2020 (1,9 %).
Évolution des parts de marché de Windows, OS X et Linux en 2009-2020
Pourtant, l’on peut remarquer une nette décroissance de la part de marché de Windows sur PC, dans la période 2009-2020 (de 95,4 % à 77,2 %), au profit de l’OS X (de 3,7 % à 17,8 %), les statistiques fournies par StatCounter et Statista étant pratiquement les mêmes à ce sujet. L’on peut dire alors que Linux ne profite pas de cette évolution ; autrement dit, le niveau de popularité de la l'OS Open Source reste quasiment le même qu’en 1997.
Des éléments d’explication de ce manque de dynamisme
D’abord, il faut dire que les utilisateurs de Linux sont généralement, soit des informaticiens et développeurs (ou, du moins, des utilisateurs avancés dans le domaine de l’informatique), soit des administrateurs de réseau. Étant donné que cette question sur l’impopularité de Linux auprès du grand public est largement débattue sur le net, et cela depuis plusieurs années, les utilisateurs de Linux et les internautes semblent être unanimes sur le fait que celle-ci reste un terrain difficile pour les non-initiés à l’informatique. Si la notion d’ergonomie est, par exemple, un élément de haute priorité pour les concepteurs de Windows et d’OS X, cela se cantonnerait à l’arrière-plan pour la plupart des développeurs contribuant à l’évolution de Linux.
Par ailleurs, ce système d’exploitation Open Source apparaît comme la plateforme d’excellence pour les serveurs et les infrastructures pour le Web. En effet, plus de 95 % des serveurs dans le monde fonctionnent avec Linux, soit plus de 96 % du premier million de serveurs les plus actifs et les plus performants. Désormais, Linux domine le monde des superordinateurs, considéré comme le système d’exploitation par défaut des supercalculateurs : deux seulement (fonctionnant sous Unix) des 500 supercomputers les plus puissants dans le monde font exception à cette règle pour l’année 2019. De même, utilisé par près de 34 % des sites Web, Linux devance Windows d’environ six points de pourcentage sur ce domaine, selon les chiffres de W3Techs.com.
En conclusion, c’est probablement dans la nature même de Linux de rester un peu à l’écart du grand public. Les développeurs d’application ne font ainsi que suivre cette tendance, en segmentant les utilisateurs potentiels de leurs produits : alors que les outils de développement et de gestion des réseaux se déclinent presque toujours en version pour Linux, les logiciels d’usage grand public délaissent quelque peu cette plateforme.
Sources : W3techs.com, Statista, NetMarketShare, StatCounter, TOP500 Supercomputer Sites
Et vous ?
Que pensez-vous de l’avenir grand public de Linux ? Restera-t-il uniquement un OS pour les utilisateurs avancés en informatique ?
Si l’interface de Linux est améliorée, cela permettra-t-il à l'OS de rivaliser notamment Windows et OS X sur le marché ?
Voir aussi :
OS desktop : Linux a plus de 3 % de parts de marché selon StatCounter et Net Applications
OS de bureau : Linux tout proche des 5 % de part de marché et juste derrière Windows XP
Marché des PC : Linux franchit la barre des 2 % d'après Net Applications
GNU/Linux : après plus de 25 ans d'existence
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