Certains opérateurs mobiles européens partagent les données de localisation des utilisateurs avec les autorités sanitaires
dans la lutte contre le coronavirus
Depuis l’avènement du coronavirus, les gouvernements du monde entier font ce qu’ils peuvent pour limiter sa propagation. Un peu partout, il a été imposé des règles pour restreindre la circulation des personnes, ceci dans le but de leur faire courir le moins de risque possible. Seulement, on observe que certains n’en tiennent pas compte et continuent d’aller et venir à leur guise. C’est donc ainsi que dans le but d’identifier ceux qui ne respectent ces règles, les mobiles européens ont décidé de partager les données de localisation des utilisateurs avec les autorités sanitaires de certains pays européens tout en respectant les lois européennes sur la confidentialité.
Les opérateurs mobiles dont il s’agit sont ceux de l’Italie, l’Allemagne et l’Autriche. Les données qu’elles partagent avec les autorités sanitaires sont anonymes et précisons-le une fois de plus, respectent les lois européennes sur la confidentialité. En tout cas, c’est ce qu’affirme Reuters et celles-ci permettraient de cartographier les concentrations et les mouvements des clients mobiles dans les zones où le Covid-19 s'est installé. Certains pourraient voir en cela une mesure extrême, mais quand on sait ce qui est fait ailleurs, on se rend immédiatement compte que ce n’est pas le cas.
Dans les pays comme la Chine, Taïwan et la Corée du Sud par exemple, les relevés de localisation des smartphones sont utilisés pour retracer les contacts des personnes qui ont été testées positives ou pour appliquer des ordonnances de quarantaine. Bien qu’on puisse trouver l’approche asiatique trop intrusive, il faut reconnaître qu’elle a donné des résultats impressionnants. Mais dans les pays européens soucieux de la vie privée, on se contentera de s’assurer du respect des règles de restriction des déplacements par les populations.
C’est le cas de l’Italie, plus précisément dans la région de Lombardie où ces données ne sont utilisées que pour voir combien de personnes observent un verrouillage strict. En Autriche, A1 Telekom Austria Group, la plus grande société de téléphonie mobile du pays, partage avec les autorités sanitaires les résultats d'une application d'analyse de mouvement développée par Invenium, un spin-off de l'Université de technologie de Graz qu'elle a soutenue.
Certains sceptiques ont mis en doute l’utilité de ce partage de données de localisation et ont fait savoir que si les gens savent que leurs téléphones sont tracés, ils les laisseront simplement à la maison. En attendant, les sociétés de téléphonie se disent prêtes à collaborer de quelque manière que ce soit si cela contribue à stopper cette pandémie. C’est le cas de Vodafone qui a déclaré par l’intermédiaire de son PDG Nick Read : « Lorsque cela est techniquement possible et légalement autorisé, Vodafone sera prêt à aider les gouvernements à développer des informations basées sur de grands ensembles de données anonymisés ».
Les mesures prises par les gouvernements, les opérateurs mobiles et autres organisations en Europe peuvent sembler extrêmes pour certains, mais celles-ci ont prouvé leur efficacité en Asie. Alors, ne serait-il pas judicieux de mettre un peu de côté ces préoccupations pour le respect de la confidentialité des données, ne serait-ce que le temps de mettre fin à cette pandémie qui menace l’humanité tout entière ? Telle peut-être une des questions qu’on devrait se poser.
Source : Reuters
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