Une situation douloureuse pour les étudiants, qui peinent à suivre correctement les cours et doivent, pour certains, rester confinés dans de petits espaces, seuls. Pour plusieurs présidents d’université, il est nécessaire de permettre aux étudiants de reprendre les cours en amphithéâtres avec leurs camarades au plus vite. Parmi eux, dix ont rédigé le 24 novembre une tribune pour interpeller le gouvernement. «Qui se rend compte que cette situation est une véritable bombe à retardement sociale et humaine?», interrogent-ils. Michel Deneken, président de l’université de Strasbourg et signataire de ladite tribune a par ailleurs confié deux jours après à France Info que «la détresse morale» des étudiants «tuera plus, à terme, que le virus».
Une phrase choc, qui interroge sur le réel état de santé psychologique des étudiants. «Nous n’avons pas encore de chiffres sur le taux de suicide des étudiants depuis le début du confinement. Les anticiper à partir de constats est donc compliqué. Nous savons toutefois selon les statistiques de l’Observatoire de la vie étudiante que les envies suicidaires ont doublé, et que les états dépressifs ont été multipliés par 2,5», explique Dr Dominique Monchablon, psychiatre et chef de service du Relais étudiant lycéen à Paris.
Pour Michel Deneken, ses propos auprès de France Info avaient pour but d’éveiller les consciences, de tirer la sonnette d’alarme. «Je ne parle pas de l’évolution des suicides à proprement parler puisqu’on n’a pas de chiffres. J’espère que nous n’aurons pas à en parler. Mais je parle de la hausse du nombre d’envies suicidaires est inquiétante.
Et je pense aussi à la mort sociale à laquelle sont confrontés les étudiants derrière leurs écrans, loin des bancs de l’université», indique le président de l’université de Strasbourg.
Partager