L’architecture MIPS est-elle morte ? Poursuites judiciaires, faillites, départs de responsables et autres
annoncent la fin de MIPS
MIPS est une architecture RISC simple, rationalisée et hautement évolutive qui est disponible pour l'octroi de licences. Elle a évolué au fil du temps, acquis de nouvelles technologies, mais a également développé un écosystème robuste et un support industriel complet. Toutefois, de plus en plus de personnes annoncent la fin de l’architecture MIPS ces dernières années. Pour cause, la dégradation de la situation financière de l’entreprise derrière MIPS et les poursuites judiciaires dont elle fait l’objet. D’autres arguments vont également dans ce sens.
L'architecture MIPS est l'une des architectures de processeurs les plus largement prises en charge, avec une large infrastructure d'outils, de logiciels et de services standard pour garantir un développement rapide, fiable et rentable. Les développeurs de microprocesseurs qui souhaitent une flexibilité maximale du processeur IP ont une solution avec MIPS. Ses caractéristiques fondamentales, telles que le grand nombre de registres, le nombre et le caractère des instructions ainsi que les créneaux de retard de pipeline visibles, lui permettent de fournir les meilleures performances.
Seulement, tout porte à croire que rien ne va plus dans le milieu de l’architecture MIPS depuis quelques années. En 2018, MIPS appartenait à Imagination Technologies, mais bientôt, la société a eu ses propres problèmes financiers et a dû vendre les actifs MIPS à Wave Computing. Cette dernière a finalement annoncé le lancement de l'initiative ouverte MIPS au début de l'année dernière, il y avait donc un certain espoir que l'intérêt pourrait reprendre pour concurrencer à nouveau RISC-V et Arm. Ce qui a été fait pendant le premier trimestre 2019.
« Ceux qui participeront au programme MIPS Open auront un accès complet aux dernières versions 32 et 64 bits de l’architecture MIPS, ce, sans coûts (pas de frais de licence ni de royalties) », avait annoncé Wave Computing en 2018. La manœuvre devrait redonner un second souffle à une architecture donnée pour morte, mais qui est toujours utilisée au sein de nombreux produits grand public comme les consoles de jeu PlayStation et Nintendo 64. « Le standard MIPS représente des dizaines d’années d’innovation avec un peu plus de 8,5 milliards de puces écoulées dans des appareils commerciaux », avait rappelé Wave Computing.
Les nouvelles relatives à MIPS ont continué à être mauvaises au cours de ces derniers mois. Tout d'abord, Wave Computing a décidé de mettre fin à l'Open Initiative MIPS en novembre 2019, puis Paul Burton et Ralf Baechle se sont retirés de la liste des mainteneurs MIPS du noyau Linux en février 2020, leur travail avec MIPS ayant pris fin laissant Thomas Bogendoerfer comme seul mainteneur. Mais pendant ce mois, les choses se dégradent encore plus pour l’architecture. Cela se traduit par l’arrivée de procès contre MIPS LLC.
En effet, CIP United a intenté un procès contre MIPS LLC le 6 avril, avant d'annoncer que la société avait obtenu les droits de licence exclusifs de MIPS pour la Chine continentale, Hong Kong et Macao le 11 avril 2019. En outre, Semiwiki a rapporté que Wave Computing a maintenant déposé une demande de faillite, laissant tous les employés partir. Avec cette situation, les développements matériels et logiciels autour de l'architecture MIPS seront sérieusement limités à l'avenir. MIPS finira par disparaître pour laisser la place à d'autres comme RISC-V et Arm. Quel est le devenu de l’architecture MIPS dans les prochains mois ?
Source : Cnx Software
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