Emploi : les entreprises envisagent d’abandonner l’aménagement en open space pour empêcher la propagation des maladies
Pendant le déconfinement Covid-19 qui pourrait marquer la fin d’une culture
Barrières de protection translucides, masques de protection, etc. On est dans les locaux de l’Université de Californie aux États-Unis, un pays à partir duquel la culture de l’aménagement en open space (des espaces de travail où les bureaux ne sont pas séparés par des cloisons) a décollé. L’heure est à la gestion de la pandémie de coronavirus qui impose l’implémentation de mesures de séparation contraires à l’organisation en plateau ouvert dans laquelle les personnes se voient, s’entendent et travaillent entre elles, ce, sans obstruction.
Alors qu’on entre de façon progressive en déconfinement dans bon nombre de pays, les développements en cours suggèrent qu’un retour au bureau individuel fermé (ou tout ce qui s’y rapproche) sera le minimum pour les organisations soucieuses de réunir leurs équipes sur le lieu de service.
L'une des questions essentielles dans le contexte actuel est celle d’isolation entre travailleurs. Bien avant le déclenchement de la pandémie de coronavirus, la direction de l’épidémiologie et de la prévention des infections à l’université de Californie faisait déjà usage de hautes barrières en plastique qui s’étendent au-dessus des bureaux. Cette disposition avait été pensée pour maintenir un sentiment de collaboration tout en réduisant le bruit. Désormais, les cloisons transparentes peuvent avoir l'avantage supplémentaire de créer un certain isolement biologique, mais le docteur Susan Huang est d’avis qu’il en faut plus pour assurer la sécurité des employés sur le lieu de service. En fait, son laboratoire a rouvert la semaine dernière et la première chose qu’elle a faite a été de tenir une réunion pour expliquer les nouvelles règles d'hygiène. Au cours de celle-ci, le Dr Huang a donné à chaque employé une bouteille de désinfectant pour les mains et un masque.
C’est une intervention qui interroge la pertinence pour les entreprises de songer à investir dans des réaménagements pour retourner vers des bureaux individuels fermés (ou tout ce qui s’y rapproche). La question d’isolation montre en effet que ces derniers n’introduisent pas de risque zéro. Toutefois, ce dernier peut s’avérer moindre en comparaison du cas open space.
En cette période de pandémie de coronavirus qui a commencé par forcer la plus grosse expérience de travail à domicile en Chine, le télétravail s’est étendu à l’échelle globale. Des exemples d’entreprises comme Twitter qui a passé la totalité de son staff en mode travail à distance sont donc légion. Si ces dernières ont adopté cette posture, c’est bien pour une raison principale : la nécessité de respecter les mesures de distanciation sociale et d’hygiène à nouveau mises en avant par des professionnels de la santé comme le Dr Huang. Des trois options sur la table (open spaces, bureaux individuels fermés et télétravail), il semble que ce soit le travail à distance qui apporte la solution la plus optimale à l’équation de la minimisation du risque. En sus, il y a de potentiels avantages sur d’autres axes pour les entreprises comme le suggèrent de précédents développements.
En fait, de façon ramassée, il y a que la majorité des travailleurs de divers pays est pour rester en mode travail à distance de façon permanente après la crise sanitaire qui a cours. Un rapport plus récent de OnePoll en collaboration avec GoTo by LogMeIn est même venu mettre en avant le type de sacrifice auquel des employés actuellement en télétravail sont prêts à consentir pour le rester.
L’enquête (réalisée auprès de 1000 employés de bureau aux USA, 250 employés de bureau en Inde, au Royaume-Uni, au Brésil et en Allemagne, 125 employés de bureau en Australie et 125 employés de bureau en Nouvelle-Zélande) visait à découvrir ce que les employés de bureau pensent du travail à domicile et de son impact sur l'environnement. Il en est ressorti qu’environ 48 % des participants accepteraient volontiers une baisse de salaire si cela signifiait qu'ils pouvaient travailler à domicile de façon permanente.
Ce sont des aspects à prendre en compte en tant qu’employeur. Toutefois, dans la pratique, on envisage soit des combinaisons des approches existantes, soit des modifications allant dans le sens de respecter les mesures de distanciation sociale. C’est aussi un rapport de l’entreprise avec le télétravail ; en lien avec cet élément, les entreprises dotées d’espaces de travail ouverts pourraient simplement décider de moins les peupler et d’y assurer une meilleure circulation en air.
Source : NYT
Et vous ?
Qu’en pensez-vous ? Le déconfinement covid-19 peut-il marquer la fin de la culture open space ?
Quelle est l’option la plus viable : repenser le design des open spaces et bureaux individuels fermés ou rester sur la lancée du travail à distance ?
Quelle est votre expérience avec les open spaces ? Comment la comparez-vous avec le télétravail ?
La pandémie de coronavirus est-elle l’occasion idoine pour voir s’imposer un mode de travail (le télétravail) qui aurait dû l’être depuis longtemps ?
Voir aussi :
Les bureaux open spaces ont un impact négatif sur notre mémoire, d'après un article publié par la BBC
Une étude montre que les bureaux open spaces augmentent l'échange électronique entre collègues et diminuerait la productivité
76% des travailleurs détestent travailler en open space, d'après une étude réalisée sur des travailleurs américains
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