« Nous ne pourrons pas résoudre l’équation du changement climatique sans collaboration à l’échelle mondiale », déclare Bill Gates :
Voici comment le cofondateur de Microsoft finance la lutte
Le changement climatique est l’une des deux plus grandes menaces pour l’humanité, d’après Bill Gates. Il passe même désormais avant une pandémie comme défi le plus important que nous ayons à relever. La bonne nouvelle est que le cofondateur de Microsoft est d’avis qu’il est possible d’empêcher une montée catastrophique de la température en mettant nos capacités d’innovation à contribution. La mauvaise ? Les Hommes n’arriveront pas à résoudre l’équation du changement climatique sans collaboration à l’échelle mondiale.
C’est le passage obligé pour que les efforts consentis dans le cadre de cette initiative globale puissent porter des fruits. Les initiatives à poursuivre dans le cadre d’une lutte concertée au niveau mondial touchent aux innovations nécessaires dans chacun des aspects de la vie moderne : fabrication, agriculture, transport, etc. En d’autres termes, il faudra tout changer à l’économie telle que connue. Dans les propres termes de Bill Gates : « Nous devons changer notre façon de faire dans pratiquement tous les domaines pour passer de 51 milliards de tonnes de dioxyde de carbone émises à zéro. »
À titre d’illustration, la fabrication de ciment et d’acier représente 16 % de toutes les émissions de dioxyde de carbone et la demande ne cesse d’aller croissant. En effet, on estime que le monde sera pourvu de deux milliards et demi de mètres carrés de bâtiments supplémentaires d'ici 2060. Cela équivaut à construire une nouvelle ville de New York chaque mois pendant les 40 prochaines années.
C’est la raison pour laquelle il investit désormais dans des entreprises qui innovent en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. CarbonCure est l’une de celles-ci. Elle injecte du dioxyde de carbone capturé dans du béton. La manœuvre permet de se débarrasser d’une partie du CO2. Bill Gates finance aussi le développement d’une technologie d’atténuation des rayons du soleil. L’approche consiste à les réfléchir hors de l’atmosphère terrestre. L’objectif : déclencher un effet de refroidissement global. Le projet piloté par des scientifiques de l’université de Harvard vise à pulvériser de la poussière de carbonate de calcium (CaCO3) non toxique dans l’atmosphère. Il est attendu de cet aérosol qu’il réfléchisse les rayons du soleil et donc compense le réchauffement climatique. Le total de ses investissements sur fonds propres atteint déjà les 2 milliards de dollars.
Depuis 2018, tous les magasins, les bureaux, les centres de données, ainsi que les sites en colocation dans 43 pays, y compris les États-Unis, le Royaume-Uni, la Chine et l’Inde de la firme américaine Apple sont alimentés à 100 % par de l’énergie propre afin de lutter contre le réchauffement climatique. La même année le Coréen Samsung s’est engagé à devenir une entreprise plus verte en mettant 100 % d’énergies renouvelables à contribution dans ses infrastructures. Cela reste des initiatives éparpillées pour Bill Gates qui estime que l’heure est venue pour la mise en œuvre d’un plan d’action commun à l’échelle globale.
Le cofondateur de Microsoft s’étend en recommandations à l’intention des gouvernements sur les politiques à adopter en la matière. En sus, le livre How To Avoid A Climate Disaster suggère à chaque citoyen de la planète un ensemble de mesures à mettre en œuvre pour l’atteinte de l’objectif zéro émission de carbone.
« Il y a vingt ans, je n'aurais jamais prédit qu'un jour je parlerais en public du changement climatique et encore moins que j'écrirais un livre à ce sujet. J'ai une formation en informatique, pas en climatologie et aujourd'hui, je travaille à plein temps avec ma femme Melinda à la Fondation Gates, où nous sommes très impliqués en matière de santé mondiale, de développement et d'éducation aux États-Unis.
J'en suis venu à me concentrer sur le changement climatique de manière indirecte à travers le problème d'accès à l'énergie électrique.
Au début des années 2000, alors que notre fondation venait de démarrer, j'ai commencé à voyager dans les pays à faible revenu d'Afrique subsaharienne et d'Asie du Sud pour en apprendre davantage sur la mortalité infantile, le VIH et les autres grands problèmes sur lesquels nous travaillons. Mais je n'ai pas toujours pensé aux maladies. Je me rendais dans les grandes villes en avion, je regardais par la fenêtre et je me disais : "Pourquoi fait-il si sombre dehors ? Où sont toutes les lumières que je verrais si c'était New York, Paris ou Pékin ?
J'ai appris qu'environ un milliard de personnes n'avaient pas un accès fiable à l'électricité et que la moitié d'entre elles vivaient en Afrique subsaharienne. (La situation s'est un peu améliorée depuis lors ; aujourd'hui, environ 860 millions de personnes n'ont pas l'électricité). J'ai commencé à réfléchir à la manière dont le monde pourrait rendre l'énergie abordable et fiable pour les pauvres. Il n'était pas logique que notre fondation se charge de cet énorme problème - nous avions besoin qu'elle reste concentrée sur sa mission principale - mais j'ai commencé à lancer des idées avec quelques amis inventeurs.
Fin 2006, j'ai rencontré deux anciens collègues de Microsoft qui lançaient des associations à but non lucratif axées sur l'énergie et le climat. Ils m'ont mis en contact avec deux climatologues qui connaissaient bien ces questions et tous les quatre m'ont montré les données reliant les émissions de gaz à effet de serre au changement climatique.
Je savais que les gaz à effet de serre faisaient augmenter la température, mais j'avais supposé qu'il y avait des variations cycliques ou d'autres facteurs qui empêcheraient naturellement une véritable catastrophe climatique. Et il était difficile d'accepter que tant que les humains continueraient à émettre des quantités de gaz à effet de serre, les températures continueraient à augmenter. […] Il fallait donc fournir de l’énergie aux pauvres et s’assurer en même temps qu’elle soit propre », explique-t-il à propos des motivations qui l’ont amené à se lancer dans la filière.
Source : Gatesnotes
Et vous ?
Une collaboration à l’échelle mondiale est-elle possible pour résoudre l’équation du changement climatique ?
Quels sont les secteurs qui devraient être touchés en premier dans le cadre de cette dernière pour l’atteinte de l’objectif zéro émission de carbone ?
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