Pour la sociolinguiste Maria Candea, "emmerder, c'est vulgaire, et ce serait choquant dans les propos de n'importe quelle personne représentant une institution, comme une directrice d'école par exemple". "
Cet usage du registre populaire et vulgaire, Nicolas Sarkozy en avait fait une marque de fabrique, une manière de dire aux gens qu'il parlait comme tout le monde", rappelle-t-elle.
Emmanuel Macron "utilise ce type de langage, ce ton, pour la première fois dans un contexte formel d'une interview destinée à publication. Jusqu'à présent il n'avait pas fait ce choix-là."
Pour la politologue Virginie Martin, "
il y a quelque chose qui ne va pas dans la façon de parler. Quand on a vanté l'éthique, la participation des citoyens, on ne parle pas comme ça aux Français." Ce n'est pas la première fois qu'Emmanuel Macron utilise un langage cru, mais c'est la première fois qu'il le fait dans une interview destinée initialement au grand public et donc préparée.
En restant centrée sur le "j'ai envie d'emmerder", Sandrine Graf, estime que
le "j'ai envie de" en rajoute sur la connotation agressive. "On ne sait pas finalement si Emmanuel Macron a voulu vraiment être méprisant, ou bien se montrer familier, ou encore n'a pas maitrisé sa sortie. Mais les épisodes précédents portent tout le monde à pencher pour l'aspect méprisant de sa posture."
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