Elon Musk fait l'acquisition de 73,5 millions d'actions ordinaires de Twitter, soit 9,2 % de la valeur en Bourse de l'entreprise,
ce qui fait de lui l'un des plus grands actionnaires du média social
Le 14 mars 2022, Elon Musk a fait l'acquisition de 73,5 millions d’actions Twitter, soit un investissement de 2,9 milliards de dollars selon le cours de clôture de Twitter vendredi. Selon les informations révélées par la SEC (Securities and Exchange Commission, le « gendarme de la Bourse » américain, aux fonctions généralement similaires à celles de l’Autorité des marchés financiers que l'on rencontre dans d’autres États), le milliardaire de la tech détient désormais 9,2 % du réseau social, ce qui en fait l'un des plus gros actionnaires du média social et représente plus de quatre fois la participation de 2,25 % du fondateur de Twitter, Jack Dorsey. La valeur de l’action Twitter grimpait d’environ 25 % lundi, avant l’ouverture de la Bourse de New York.
Le PDG de Tesla, Elon Musk, a acheté une participation géante dans Twitter qui fait de lui le plus grand actionnaire extérieur du média social : Musk détient 73 486 938 actions de Twitter, ce qui représente une participation passive de 9,2 % dans la société, selon un dossier 13G de la Securities and Exchange Commission publié lundi. La participation vaut 2,89 milliards de dollars, selon le cours de clôture de Twitter vendredi.
Le 25 mars, soit 11 jours après cette prise de participation, Elon Musk a demandé à ses abonnés si, selon eux, Twitter respecte la liberté d'expression : « La liberté d'expression est essentielle au fonctionnement d'une démocratie. Pensez-vous que Twitter adhère rigoureusement à ce principe ? ». « Les conséquences de ce sondage seront importantes. S'il vous plaît, réfléchissez bien », avait-il averti. Le « non » l'a emporté à 70 %. Dans ses échanges avec ses abonnés, l'entrepreneur disait réfléchir « sérieusement » à la création d'un nouveau réseau social.
« Étant donné que Twitter sert de facto de place publique de la ville, le non-respect des principes de la liberté d'expression sape fondamentalement la démocratie », a tweeté Musk en réponse à son sondage. « Qu'est-ce qui devrait être fait ? »
Pourquoi a-t-il fait ce sondage après avoir investi ? Quelles hypothèses peuvent être formulées ? Les questions que nous pouvons nous poser à ce sujet sont nombreuses. En attendant, le principal intéressé n'a pas fait de commentaires à ce sujet.
Pour sa part, Dan Ives, l'analyste de Wedbush, a déjà une piste de réflexion : « Cette prise de participation minoritaire est probablement le point de départ d'une conversation avec la direction de Twitter, qui pourrait ensuite mener à un rôle plus actif et potentiellement plus agressif ».
« Musk pourrait essayer d'adopter une position plus agressive ici sur Twitter. Cela pourrait éventuellement conduire à une sorte de rachat. Cela a du sens étant donné ce dont Musk a au moins parlé, du moins du point de vue des médias sociaux », a déclaré Ives.
Le 24 mars, Elon Musk avait demandé si les algorithmes de Twitter devaient être passés en « open source », ce qui rendrait leur code accessible et modifiable. Ces logiciels gèrent notamment l’affichage des tweets jugés les plus pertinents et intéressants, en fonction notamment du nombre de personnes ayant interagi avec. L’utilisateur a toutefois le choix avec l’affichage traditionnel de Twitter, par ordre antéchronologique.
Jack Dorsey, le fondateur de Twitter, qui n’exerce plus aucune responsabilité dans l’entreprise, a déjà critiqué sa plateforme et suggéré des modifications. À ce message d'Elon Musk, il a répondu : « Le choix d’utiliser (ou non) l’algorithme de son choix devrait appartenir à l’utilisateur. »
Dimanche 27 mars, Musk a également déclaré qu'il envisageait de créer une nouvelle plateforme de médias sociaux. Pour être plus précis, un utilisateur lui a demandé : « Envisageriez-vous de créer une nouvelle plateforme de médias sociaux, Elon Musk ? Une qui consisterait en un algorithme open source, une où la liberté d'expression et le respect de la liberté d'expression sont prioritaires, une où la propagande est très minime. Je pense que ce genre de plateforme est nécessaire ». Et Musk de répondre : « J'y réfléchis sérieusement ».
Un personnage public très actif sur Twitter
Musk, très actif sur Twitter, est l’une des personnalités les influentes sur le réseau social – avec 80 millions d’abonnés, son compte figure parmi les dix plus suivis (il est en huitième position, la liste dans l'ordre étant Barack Obama, Justin Bieber, Katy Perry, Rihanna, Cristiano Ronaldo, Taylor Swift, Donald Trump, Ariana Grande, Lady Gaga, Elon Musk, Elen DeGeneres et Narenda Modi).
Il utilise régulièrement Twitter pour partager les mises à jour des sociétés qu'il possède, notamment SpaceX et Neuralink. Il est également connu pour partager des mèmes, ajoutant à sa popularité parmi les fans.
Mais certains messages ont suscité la controverse. En effet, les messages, souvent moqueurs, parfois cryptiques qu’il y publie peuvent entraîner des fluctuations majeures dans le cours d’une action ou d’une cryptomonnaie. En guise d'illustration, nous pouvons évoquer le dogecoin. Le PDG de Tesla a périodiquement tweeté au sujet de la cryptomonnaie, et ses tweets sont fréquemment suivis par des hausses du prix du dogecoin. Fin avril 2021, Musk a tweeté une image avec pour légende « doge aboyant sur la lune », probablement en référence à la phrase d'argot cryptographique populaire "to the moon". Par la suite, la valeur du dogecoin a triplé.
Avec seulement quelques mots, mèmes, emojis et likes, Elon Musk a fait prendre ou perdre de la valeur aux cryptomonnaies ces derniers mois (nous pouvons par exemple parler de son annonce quant à la possibilité d'acheter des Tesla avec des bitcoins qui a fait prendre de la valeur à la cryptomonnaie, puis de ses déclarations où il a évoqué son inquiétude concernant l'impact climatique du bitcoin qui ont fait chuter la valeur de la cryptomonnaie).
Paradoxalement, la SEC, l’agence qui contrôle les manipulations du marché, n’a pas réagi aux nombreux messages qui lui étaient adressés sur les réseaux sociaux. Les internautes étaient pourtant nombreux à dénoncer l’attitude du milliardaire. Mais l’agence n’a aucune autorité sur le marché des cryptomonnaies, la faute à un énorme vide juridique.
En novembre, le PDG de Tesla, Elon Musk, a donné le coup d'envoi d'une vente en cascade de ses avoirs personnels dans l'entreprise.
Musk a vendu ces actions après avoir fait l'objet d'une surveillance accrue concernant sa fortune. L'homme le plus riche du monde a été critiqué pour ne pas avoir payé d'impôt sur le revenu, étant donné qu'il ne perçoit pas un salaire de Tesla et qu'il est rémunéré en actions. Musk n'a pas à payer d'impôts sur cette rémunération tant qu'il n'a pas réclamé et vendu les actions attribuées (ce qu'il n'avait pas fait depuis quelques années). Au lieu de cela, Musk emprunte beaucoup d'argent en utilisant ses actions comme garantie.
Le président de la commission des finances du Sénat, Ron (D-OR), a proposé un « impôt sur le revenu des milliardaires » qui imposerait ces augmentations de richesse comme un revenu, bien qu'il s'agisse de « gains non réalisés ». Dans un sondage Twitter lancé novembre, Musk a déclaré : « On parle beaucoup ces derniers temps des plus-values latentes comme d'un moyen d'éviter les impôts, je propose donc de vendre 10 % de mes actions Tesla. Êtes-vous favorable à cette idée ? » Le milliardaire a donné aux gens la possibilité de voter "Oui" ou "Non" et s'est engagé à respecter les résultats du sondage, quelle que soit la direction prise. Quelque 3 519 252 personnes ont répondu, et 57,9 % d'entre elles ont voté pour « Oui ».
La vente de 10 % de ses parts dans la société Tesla lui a rapporté à ce jour plus de 16 milliards de dollars.
« Je n'ai que des actions, donc la seule façon pour moi de payer des impôts personnellement est de vendre des actions », a-t-il ajouté. Par ailleurs, en octobre, conduits par Wyden, les démocrates ont proposé une taxe annuelle sur les gains d'investissement des milliardaires pour aider à financer le paquet social et climatique d'environ 2 000 milliards de dollars du président Joe Biden. L'impôt sur le revenu des milliardaires permettrait également de combler une lacune qui a permis aux super riches de reporter indéfiniment l'impôt sur les plus-values, une stratégie connue sous le nom de « acheter, emprunter, mourir ».
Wyden a écrit dans un tweet : « Le fait que l'homme le plus riche du monde paie ou non des impôts ne devrait pas dépendre des résultats d'un sondage Twitter ». Musk, qui s'est vigoureusement opposé à la proposition, a répondu à Wyden par une réplique grossière. Avant cela, il avait qualifié le projet de loi des démocrates « d'extorsion des super riches ». Il a demandé au Congrès américain de le « laisser tranquille » et a déclaré qu'il amassait sa fortune dans un but précis. « Laissez tomber la taxe sur les milliardaires. Cela ne fera qu'entraver mon projet d'amener l'humanité sur Mars », a-t-il déclaré en octobre.
Source : SEC
Et vous ?
Que pensez-vous de ces acquisitions ? Pouvez-vous formuler des hypothèses sur les intentions de Musk étant donné les propos qu'il a tenus sur Twitter ou estimez-vous que cela ne soit pas encore possible à ce stade ?
Que pensez-vous des propos de l'analyste Dan Ives qui estime que : « Cette prise de participation minoritaire est probablement le point de départ d'une conversation avec la direction de Twitter, qui pourrait ensuite mener à un rôle plus actif et potentiellement plus agressif » ?
Voir aussi :
Le dogecoin, la cryptomonnaie créée en 2013, a connu une augmentation de plus de 20 milliards de dollars, après qu'Elon Musk ait tweeté une photo de « Doge aboyant sur la Lune »
Elon Musk indique qu'il « songe » à quitter son emploi et à devenir un influenceur, tandis qu'il a vendu près d'un milliard de dollars d'actions Tesla
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