«Pacte de corruption»
Dans une lettre adressée le 17 janvier au procureur de la République de Paris, Olivier Marleix s'étonnait que la justice n'ait «jamais ouvert d'enquête» sur la vente soudaine d'Alstom à l'américain GE, alors que l'entreprise française avait dû verser une amende de 772 millions de dollars à la justice américaine en 2014 pour des faits de corruption et qu'un de ses cadres, Frédéric Pierucci avait été emprisonné pendant deux ans aux Etats-Unis. Il relevait qu'Emmanuel Macron avait suivi de bout en bout le dossier Alstom, comme secrétaire général adjoint à l'Elysée, puis ministre de l'Economie, et avait «formellement donné son autorisation» à la vente du groupe. Marleix s'interrogeait aussi «sur un lien éventuel entre le rôle joué par Emmanuel Macron dans plusieurs dossiers industriels et le financement de sa campagne». «Le fait que l'on puisse retrouver dans la liste des donateurs ou des organisateurs de dîners de levée de fonds des personnes qui auraient été intéressées aux ventes précitées [Alstom, Technip, Alcatel, ndlr] ne peut qu'interroger, souligne le député dans son courrier. S'il était vérifié, un tel système pourrait être interprété comme un pacte de corruption.»
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Dans un livre sorti lui aussi mi-janvier, le Piège américain (JC Lattès), l'ancien cadre d'Alstom au cœur de l'affaire américaine, Frédéric Pierucci, accrédite pour sa part la thèse d'un chantage du Département de la justice américain (DoJ) pour contraindre les Français à vendre la branche énergie d'Alstom à General Electric : l'abandon des poursuites pouvant remonter jusqu'au PDG d'Alstom de l'époque, Patrick Kron, aurait été négocié, selon lui, en échange de la vente forcée de l'entreprise française à GE. Le tout avec l'aval du gouvernement français de l'époque et de son ministre de l'Economie, Emmanuel Macron. Son prédécesseur à Bercy, Arnaud Montebourg, s'était lui opposé à ce deal, avant de devoir quitter le gouvernement.
«Bilan catastrophique»
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Pour sa part, Frédéric Pierucci estime dans un entretien fleuve au FigaroVox que «le bilan de la vente d'Alstom est catastrophique pour l'emploi et notre souveraineté» après l'annonce des 1 000 suppressions de postes chez GE France la semaine dernière : «Que de hauts représentants de l'Etat osent encore prétendre que l'opération de vente d'Alstom Energie à General Electric était une bonne opération est non seulement scandaleux mais démontre un jusqu'au-boutisme indécent dans la tentative de justifier les erreurs passées», assène-t-il. Sur ce point-là au moins, les choses semblent avérées.
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