Le Directeur de la formation et de la recherche de SciencesPo interdit aux étudiants d’utiliser le chatbot ChatGPT
A l’exception d’un usage pédagogique encadré par un enseignant
Ce qu’on sait de cette intelligence artificielle de l’entreprise OpenAI est qu’il s’agit d’un chatbot capable de comprendre le langage naturel et de répondre en langage naturel. Certains la qualifient même de remplaçant de Google. D’ailleurs, Microsoft et OpenAI seraient lancés sur une version du moteur de recherche Bing qui l’intègre. ChatGPT serait d’une « intelligence » telle qu’elle terrorise les enseignants qui redoutent une aggravation de la tricherie dans l’enseignement supérieur. Le Directeur de la formation et de la recherche de SciencesPo annonce l’interdiction aux étudiants d’en faire usage.
L’intégralité de son message
Chères enseignantes, chers enseignants,
Comme vous le savez certainement, la société Open AI a mis à disposition du grand public, en novembre dernier, un puissant générateur de langage naturel ChatGPT.
Cet outil, qui a recours à l’intelligence artificielle (IA), interroge fortement les acteurs de l’éducation et de la recherche dans le monde entier sur le sujet de la fraude en général, et du plagiat en particulier. Certains Etats en ont, par ailleurs, déjà proscrit l’utilisation dans leurs établissements scolaires et universitaires.
A Sciences Po, le cadre qui régit l’honnêteté intellectuelle est composé des articles 12 et 13 du règlement de scolarité et de la charte anti-plagiat.
Ce cadre constitue le fondement exclusif de tout travail académique individuel et collectif, écrit et oral.
L’utilisation de ChatGPT à Sciences Po, ou de tout autre outil ayant recours à l’IA est, à l’exception d’un usage pédagogique encadré par une enseignante ou un enseignant, pour l’instant strictement interdite lors de la production de travaux écrits ou oraux par les étudiantes et étudiants sous peine de sanctions qui peuvent aller jusqu’à l’exclusion de l’établissement voire de l’enseignement supérieur.
Par ailleurs, les enjeux liés à ces outils de génération de langage vont inévitablement et rapidement faire évoluer les pratiques pédagogiques et les évaluations des enseignements. L’Institut des Compétences et de l’Innovation, a rédigé une note sur le sujet qui sera diffusée prochainement et vous accompagnera dans les semaines à venir.
Sciences Po lance cette année le projet “Transforming Interdisciplinary Education and Research for Evolving Democracies” (TIERED), lauréat du programme d’investissement d’avenir (PIA4), et proposera dans ce cadre une conférence sur l’enseignement et la recherche du futur, dans un écosystème où l’IA prend une place de plus en plus importante.
En attendant, je sais pouvoir compter sur votre engagement pour garantir aux apprentissages et diplômes une qualité fondée sur une intégrité académique rigoureuse.
Je vous souhaite une bonne rentrée,
Sergeï GURIEV
Directeur de la formation et de la recherche
ChatGPT au centre d’une controverse mondiale : bannir ou s’adapter ?
La sortie du Directeur de la formation et de la recherche de SciencesPo intervient après que des écoles faisant partie du Département de l'éducation de la ville de New York et du système scolaire public de Seattle ont interdit aux élèves et aux enseignants d'utiliser ChatGPT pour empêcher le plagiat et la tricherie. Les mesures sont au centre d’une controverse. En effet, ChatGPT peut servir de complément à un moteur de recherche. Décider d’en interdire l’accès revient donc à faire pareil avec des plateformes sur lesquels les étudiants sont aussi susceptibles de trouver des réponses à leurs évaluations : Wikipedia, Google, etc.
La contradiction en lien avec ces interdictions est même susceptible d’enfler si on prend en compte que de tels outils peuvent amener les intervenants de tous bords de la communauté informatique à aiguiser leur créativité. En effet, pour lutter contre le plagiat assisté par IA occasionné par ChatGPT d'OpenAI, un étudiant a proposé une application d'analyse de texte qui détecte s’il a été rédigé par une intelligence artificielle.
Sam Altman CEO d’OpenAI qui édite cette intelligence artificielle l’adaptation aux intervenants de tous bords :
« Nous allons essayer de faire certaines choses à court terme. Il y a peut-être des moyens d'aider les enseignants à être un peu plus susceptibles de détecter la sortie d'un système de type GPT, mais une personne déterminée les contournera, et je ne pense pas que ce soit quelque chose sur lequel la société puisse ou doive compter à long terme. Nous sommes simplement dans un nouveau monde maintenant. Le texte généré est quelque chose auquel nous devons tous nous adapter, et c'est bien ainsi. Nous nous sommes adaptés aux calculatrices et nous avons changé ce sur quoi nous évaluons en cours de maths. ChatGPT une version plus extrême de ce précédent tableau. Mais ses avantages sont également plus extrêmes »
Source : SciencesPo
Et vous ?
Que pensez-vous de ces décisions d’interdire l’usage par les étudiants de ChatGPT ? Est-ce la bonne approche ?
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