Linux frôle 4 % de parts sur le marché des desktops, d’après Statcounter : une aura à un chiffre
Qui ravive les questionnements sur les raisons de l’échec face à Windows sur le desktop, après 30 ans
C’est une constante avec Linux : une aura à un chiffre en termes de parts de marché dans la filière des ordinateurs de bureau dominée par Microsoft et ses différentes versions de Windows. Les derniers chiffres mis en avant par le baromètre Statcounter font état de ce que Linux a frôlé 4 % de parts sur le marché des desktops. En septembre 2017, l’OS a dépassé les 3 % de parts de marché, ce qui avait été considéré comme une étape historique sachant qu’il n’avait réussi à franchir la barre des 2 % qu’en fin 2016. Le tableau ravive les questionnements sur les raisons de cet échec de Linux qui domine pourtant sur un écosystème plus large (serveurs, Android, IoT, etc.)
L’une des idées reçues à propos de Linux est que c’est un système d’exploitation de geeks contrairement à Windows qui serait plus adapté à madame Michu comme le confirment certains commentaires sur la toile : « Bien que le système Linux soit meilleur pour la programmation, je choisirais Windows plutôt que Linux en termes de jeu, de convivialité (facilité à rafraîchir le bureau) et, surtout, d'utilisation des logiciels Microsoft Office. Office word 2016, par exemple, est 10 fois meilleur que LibreOffice. »
« Windows est meilleur que Linux à certains égards, notamment en ce qui concerne la quantité de logiciels disponibles et la facilité d'utilisation d'un sous-ensemble de tâches bureautiques. Mais pour moi, Linux est beaucoup plus ergonomique, stable, productif et agréable d’un point de vue esthétique », commente un autre.
La donne des idées reçues sur Linux pourrait néanmoins prendre un coup avec la disponibilité de plateformes matérielles comme le Steam Deck de Valve. C’est un ordinateur personnel optimisé pour le gaming. L’idée avec ce dernier est de faire comprendre aux utilisateurs qu’il est possible de bénéficier sur Linux d’une expérience de gaming similaire à celle sur Windows. La plateforme s’appuie pour cela sur Steamos – un OS basé sur Linux et optimisé pour le jeu – ainsi que sur Proton – un outil qui permet de faire tourner les jeux Windows sur Linux.
L’exemple de la Steam Deck est une illustration de ce que la donne pourrait être différente sur la filière desktop si Linux bénéficiait de plus de vente liée
Le fait que Linux soit devenu le deuxième OS le plus utilisé sur Steam est la preuve que la vente liée via le Steam Deck est un atout pour Linux. C'est un facteur dont n'a pas bénéficié Linux sur la filière des ordinateurs de bureau en comparaison à Windows. La donne est néanmoins entrain de changer.
Avec la sortie de UOS Linux (ou Deepin Linux v20) en mars 2021, l’éditeur assure que le système d’exploitation prend en charge des processeurs de fabricants locaux comme Longsoon et Sunway. La manœuvre est destinée à s’assurer que ce dernier soit installé sur des ordinateurs dotés dudit matériel et livrés aux utilisateurs. Union Tech annonce des temps de démarrage pouvant descendre jusqu’à 30 secondes sur lesdites plateformes. En sus, le groupe annonce des partenariats avec des entreprises comme Huawei dans le but de voir le système d’exploitation installé par défaut sur ses ordinateurs portables. La stratégie vise à faire en sorte que l’OS gagne plus en popularité au niveau national ; une approche qui pourrait avoir des retombées positives pour le système d’exploitation à l’échelle globale… C’est en tout cas ce qu’espèrent les esprits derrière la manœuvre qui veulent prouver que la Chine peut aussi exporter de bons systèmes d’exploitation. D’après Union Tech, l’OS répond aux besoins quotidiens sur le desktop même s’il ne prend pas en charge de nombreux logiciels professionnels. Son adoption en Chine se fera dans le cadre d’un processus progressif.
On peut le voir comme une conséquence de la guerre économique entre les USA et la Chine: Lenovo n’a de cesse d’embrasser Linux. De façon historique, Lenovo a toujours certifié uniquement certains produits avec un sous-ensemble limité de configurations matérielles pour les utilisateurs qui déploient Linux sur un ordinateur de bureau ou un poste de travail mobile. L’entreprise étend désormais son offre de certification à plusieurs modèles d’ordinateurs grand public ThinkPad X, X1, L et T: ThinkPad X13 (Intel et AMD); ThinkPad X13 Yoga ; ThinkPad X1 Extreme Gen 3; ThinkPad X1 Carbon Gen 8 ; ThinkPad X1 Yoga Gen 5; ThinkPad L14; ThinkPad L15; ThinkPad T14 (Intel et AMD); ThinkPad T14s (Intel et AMD); ThinkPad T15p; ThinkPad T1 5. Les ordinateurs de la série L viendront préinstallés avec Ubuntu 18.04. Ceux des séries X et X1 sortiront des maisons Lenovo avec Ubuntu 20.04 LTS préinstallé.
L’offre concerne également les stations de travail ThinkPad P et ThinkStation : ThinkPad P15s ; ThinkPad P15v; ThinkPad P15 ; ThinkPad P17 ; ThinkPad P14s ; ThinkPad P1 Gen 3 ; ThinkStation P340 ; ThinkStation P340 Tiny ; ThinkStation P520c ; ThinkStation P520 ; ThinkStation P720 ; ThinkStation P920 ; ThinkStation P620. Celles-ci viennent équipées de Linux Ubuntu 20.04 LTS préinstallé. Lenovo devrait poursuivre avec la manœuvre pour d’autres modèles. En effet, cette extension fait suite à l’annonce de l’atterrissage d’une certification Linux sur sa gamme entière d’ordinateurs ThinkPad P et ThinkStation. Dans le cadre de cette initiative, l’entreprise se veut claire : il s’agit de donner le choix entre Ubuntu et RedHat pour chaque modèle ou configuration.
L'édition 2020 du Dell XPS 13 pour les développeurs est disponible pour un peu plus de 1000 dollars. Nouveauté : la certification Linux Ubuntu 20.04 LTS fruit du partenariat de longue date entre Canonical et Dell dans le cadre du projet Sputnik. Ainsi, l’entreprise américaine est avec Lenovo parmi les rares sur le marché à faire des incursions sur le terrain du matériel livré avec Linux préinstallé. Il se dit que c’est un préalable nécessaire pour que le célèbre système d’exploitation open source espère battre la famille des OS Windows dans la filière des ordinateurs de bureau. Le temps nous dira si ce dernier est suffisant pour que Linux devienne le champion sur le desktop.
L’absence d’Adobe photoshop et autres Microsoft Office sur Linux : raison de son échec sur la filière desktop ?
C’est ce que laissent penser les commentaires sur la toile. C’est probablement l’une des raisons pour lesquelles GNOME et KDE, des puissances du bureau Linux, se sont mis ensemble pour la mise sur pied d’un magasin d’applications basé sur Flatpak. L’idée : remplacer les méthodes traditionnelles de fourniture d’applications de bureau Linux que sont les systèmes de gestion de paquets DEB et RPM par une approche basée sur le système de paquets Flatpak. La raison : les applications Flatpak tournent sur toutes les distributions Linux. L’approche devrait permettre de contribuer à la réduction de la fragmentation de l’écosystème pointée du doigt comme une raison de l’échec de Linux face à Windows sur le desktop.
Source : Statcounter
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Que pensez-vous de ces tendances ? Sont-elles cohérentes avec la réalité dont vous êtes au fait ?
Linux est-il trop compliqué pour l’utilisateur moyen ? Pourquoi peine-t-il à s’imposer face à Windows sur la filière des ordinateurs de bureau ?
Partagez-vous les avis selon lesquels le Steam Deck est la preuve que Linux peut détrôner Windows sur le desktop avec plus de vente liée ?
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