Est-ce pertinent de s’orienter vers l’univers COBOL en tant que développeur en 2024 ? Des rapports font état d’une pénurie de compétences dans les 5 à 10 années à venir
Et ce langage est bien payé en France
Les grandes entreprises s'appuient encore sur de vieux langages de programmation comme le COBOL pour faire fonctionner leurs ordinateurs centraux. Retraite oblige, les développeurs en charge de la mise sur pied de systèmes informatiques à partir de ces derniers se font de plus en plus rares. Les nouvelles recrues sont beaucoup plus axées sur tout ce qui tourne autour du cloud. Résultat : de vieux langages de programmation comme le Cobol se retrouvent parmi les plus demandés (et les mieux payés) par les grandes entreprises. Des rapports font état d’une pénurie de compétences (ou plutôt d’une accélération de la pénurie) en la matière dans les 5 à 10 années à venir. En d’autres termes, l’univers COBOL va continuer de constituer un vivier d’opportunités pour les développeurs sur les dix années à venir.
Ces rapports font suite à la publication des résultats d’un sondage (portant sur des entreprises en Europe et aux États-Unis) selon lequel près de 9 grandes entreprises sur 10 (89 %) s'inquiètent de la pénurie de personnel informatique ayant les compétences nécessaires pour maintenir et gérer leurs ordinateurs centraux. Ces systèmes s’appuient sur de vieux langages de programmation comme le Cobol ou l’assembleur. Dans les chiffres, 75 % des entreprises participantes au sondage pointent le langage Cobol comme le plus important dans leur parc d’ordinateurs centraux. L’assembleur suit de près avec 66 %.
La traditionnelle étude Emploi développeur sur développez.com, qui liste les langages les plus demandés et les mieux payés, montre effectivement le langage COBOL parmi les langages les plus populaires dans les offres d’emploi publiées sur la plateforme Developpez.com, dans son édition 2023. De plus, Cobol est le langage le mieux rémunéré dans les offres d'emploi postées sur Developpez.com en 2023, aussi bien en région parisienne qu'en province.
À plus de 60 ans, le langage de programmation COBOL est encore utilisé dans de nombreuses organisations. La conséquence est que celles-ci souffrent d'un manque de programmeurs. Elles doivent également fournir de grands efforts de reprogrammation, même pour les plus petits changements, comme c'est le cas dans certains États américains avec leurs systèmes informatiques de chômage.
Avec la crise sanitaire de la COVID-19, les États-Unis ont mis en place un plan de relance pour soutenir les personnes ayant perdu leur emploi durant la pandémie. Ce plan nécessitait pour chaque État d'implémenter des changements dans leurs systèmes informatiques de chômage. Plus un État prenait du temps, plus les personnes mises au chômage à cause du coronavirus devaient attendre avant de bénéficier de l'aide du gouvernement.
Certains États ont eu des difficultés particulières à implémenter les changements requis simplement à cause du langage dans lequel leurs systèmes sont écrits : Cobol. En dehors l'Iowa qui avait suffisamment de développeurs COBOL, les autres États ont été confrontés à des difficultés importantes. Lorsqu'ils ont eu besoin de programmeurs pour mettre à jour leur « vieux code COBOL que personne n'a touché en 20 ans », cela est devenu un problème. « Ils ont réalisé que tous leurs programmeurs COBOL avaient pris leur retraite ou étaient décédés », a déclaré Dennis Brylow, professeur d'informatique à l'Université Marquette. Dans le même temps, de nombreuses universités n'enseignent plus le langage COBOL de manière approfondie, voire pas du tout, ce qui se traduit par très peu de nouveaux programmeurs COBOL.
Et même quand il y a les hommes qu'il faut, les problèmes avec COBOL ne sont pas encore terminés. Certains États ont essayé de moderniser leurs systèmes et se sont heurtés à des obstacles. Il s'agissait précisément de coûts de développement et de retards particulièrement élevés. Comme l'explique Brylow, le passage complet d'un système COBOL à un autre langage de programmation est loin d'être une solution parfaite. « Quand vous voyez quelque chose qui n'a besoin que de quelques ajustements et que c'est un gros système qu'ils ont passé des années à construire, c'est une dépense énorme et c'est en fait assez dangereux d'essayer de le réimplémenter totalement dans un nouveau langage de programmation », a-t-il déclaré.
S'il est vieux et dit dépassé, Cobol est étonnamment encore présent, notamment dans le secteur des banques et services financiers où il serait d'ailleurs le plus utilisé.
Et vous ?
Conseilleriez-vous à des tiers de s’orienter vers l’univers COBOL en tant que développeur et au vu des pénuries de compétences en la matière dont font état différentes rapports ?
Ces statistiques collent-elles avec la réalité dont vous êtes au fait ?
Pourquoi COBOL est-il encore populaire aujourd'hui dans le secteur des finances ?
Qu'est-ce qui empêche les entreprises de ce secteur de passer à des technologies plus modernes ?
Voir aussi :
Êtes-vous un développeur COBOL ? Si oui, il pourrait y avoir encore des opportunités pour vous dans le domaine de la finance
Micro Focus annonce la sortie de Visual COBOL pour Visual Studio 2017 qui offre aux développeurs COBOL la possibilité de coder avec l'EDI
Jean E. Sammet, une informaticienne qui a participé au développement de COBOL, est morte à l'âge de 89 ans
Partager