Une ingénieure sud-coréenne aurait fait passer des documents secrets de SK Hynix dans des sacs de courses pour les donner à Huawei, elle écope de 18 mois de prison et d'une amende de 14 300 dollars.
Une ingénieure sud-coréenne a été condamnée pour être passée de SK Hynix à Huawei en emportant des documents techniques sensibles essentiels à la production de puces. Sans réelles preuves que Huawei avait reçu ces informations confidentielles, l'ancienne employée de SK Hynix a écopé de 18 mois de prison et d'une amende de 14 300 dollars.
SK hynix est un fournisseur sud-coréen de puces de mémoire vive dynamique (DRAM) et de puces de mémoire flash. SK Hynix est l'un des plus grands fournisseurs de semi-conducteurs au monde. Les principaux clients de la société sont Microsoft, Apple, Asus, Dell, MSI, HP Inc. et Hewlett Packard Enterprise (anciennement Hewlett-Packard).
Une ancienne employée de SK hynix a été condamnée à 18 mois de prison et à une amende de 14 300 dollars pour avoir volé des technologies critiques de semi-conducteurs avant de passer chez Huawei, rapporte le Korea Biz Wire. Le tribunal l'a reconnue coupable d'avoir enfreint les lois sud-coréennes sur la protection des technologies industrielles. Toutefois, la peine laxiste indique que les procureurs n'ont pas réussi à prouver que Huawei avait reçu les informations confidentielles.
L'accusée travaillait chez SK Hynix depuis 2013, où elle avait commencé à analyser les défauts des puces. En 2020, elle est devenue chef d'équipe dans les relations interentreprises avec les clients de la filiale chinoise de l'entreprise. Dans le cadre de ses fonctions, elle a eu accès à des documents techniques sensibles essentiels à la production de puces. Puis, en 2020, elle décide d'aller travailler chez Huawei (qui paie beaucoup). Mais avant de démissionner de SK Hynix, l'accusée a imprimé environ 4 000 pages de documents hautement sensibles en quatre jours.
Ces documents contenaient des "solutions aux problèmes liés aux processus de fabrication des semi-conducteurs", considérés comme des technologies de base par la loi sud-coréenne. Elle aurait imprimé environ 300 pages par jour et les aurait dissimulées dans son sac à dos et ses sacs de courses pour éviter d'être repérée.
L'antenne de Yeoju du tribunal de district de Suwon a jugé que ses actes constituaient une violation de la loi sud-coréenne sur la protection des technologies industrielles. Bien qu'elle ait fait valoir qu'elle imprimait les documents uniquement à des fins d'étude et pour assurer un transfert en douceur des responsabilités au moment de son départ, le tribunal a jugé ses affirmations peu convaincantes.
Dans sa décision, le tribunal a observé que son comportement était très suspect, notamment parce qu'elle avait imprimé les documents peu de temps avant de quitter SK Hynix et d'accepter un poste mieux rémunéré chez Huawei en juin 2022. Le tribunal a suggéré que son intention était probablement d'utiliser ces documents pour augmenter sa valeur dans son nouveau poste.
Malgré ces conclusions, le tribunal a prononcé une peine relativement légère. La décision a été influencée par l'absence de preuves directes de l'utilisation de la technologie volée, ce qui aurait justifié une peine plus sévère. En outre, SK Hynix n'a fait état d'aucun préjudice financier ou opérationnel spécifique lié à l'incident. La sentence du tribunal a également pris en compte les protocoles de sécurité rigoureux mis en place par SK Hynix.
L'entreprise interdit l'utilisation de clés USB ou d'autres dispositifs de stockage externes et surveille de près tous les documents imprimés en enregistrant le contenu, les informations relatives à l'utilisateur et l'utilisation prévue. Toutefois, le tribunal a noté que la sécurité du bureau de Shanghai semblait moins rigoureuse, ce qui aurait pu permettre à l'employée de passer inaperçue dans un premier temps.
Fait lié ou pas : en 2023, le bénéfice d'Huawei a plus que doublé, les ventes augmentant de 9,6 % grâce à la croissance des activités clouds et numériques. La société a déclaré un bénéfice net de plus de 11,2 milliards d'euros et un bond de près de 10 % de son chiffre d'affaires par rapport à l'année précédente. Pourtant avant cette année, ce sont les sanctions des États-Unis, coupant l'accès aux puces électroniques entre autres, qui avaient mis à mal Huawei.
Source : Korea Biz Wire
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