Faire des maths c'est surtout une façon de penser. Je crois qu'en dehors du plaisir (indispensable car c'est le carburant; les maths demandent un effort de concentration impossible à atteindre sans le facteur plaisir), il y a surtout le soucis constant du détail. En maths on ne peut pas faire dans l'à peu près, surtout parce qu'on ne peut pas juger a priori de l'importance d'un détail. Une toute petite chose insignifiante peut être le germe d'une immense théorie.Envoyé par Évariste Galois
Je reste convaincu que si ces deux conditions sont réunies: plaisir + soucis du détail, on peut faire des maths même en s'y prenant tard. J'ai vu des étudiants se révéler subitement quel que soit le niveau, simplement parce qu'ils avaient abandonné l'idée que les maths sont un outil (donc un mal nécessaire) et adopté le point de vue ludique. Il est vrai que dans l'enseignement des maths (dans le secondaire comme dans le supérieur) un grand nombre de mes chers collègues hélas, n'ont toujours pas compris que les maths ne sont qu'un jeu. Ils ont dégoûté des générations d'élèves et d'étudiants en répétant qu'il fallait faire de maths pour faire de la physique, de l'informatique ou je ne sais quoi encore. Manque total de psychologie, et sans doute aussi manque de plaisir dans leurs propres études.
Maintenant, comment tester son aptitude à entrer dans ce jeu là ? C'est difficile évidemment, mais le révélateur peut être un bon bouquin, pas un bouquin spécifique à l'enseignement, qui en général est dans l'esprit ``utilitaire'', mais un bouquin sur un sujet précis écrit par un spécialiste. En cherchant dans les oeuvres de Gustave Choquet, Jean Dieudonné, Serge Lang, Ian Stewart, Pierre Samuel, Roger Godement, et même Nicolas Bourbaki, tu trouveras peut-être ton bonheur.
Bonne chance.
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