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Proxima Mobile veut "favoriser le développement de l’écosystème" du Net mobile
Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’État chargée Développement de l’économie numérique, vient de lancer Proxima Mobile, un portail de services qualifié « d’intérêt général », accessibles depuis les téléphones mobiles.
Concrètement, il s'agit d'une galerie pour smartphones d'APIs labellisées par l'Etat.
Àujourd'hui, seules 24 applications sont effectivement disponibles "dans des domaines aussi divers que le droit, la culture, l’éducation, l’emploi, la consommation, le handicap, la santé, les seniors, la vie locale, le tourisme, le développement durable, et les services à la personne", précise le communiqué. Ce nombre devrait monter à 68 dans le courant de l’année 2010. Précision : elles sont toutes gratuites.
"Proxima Mobile a trois principaux objectifs", estime Nathalie Kosciusko-Morizet, "susciter la création de nouveaux services qui facilitent le quotidien de tous les citoyens, favoriser le développement de l’écosystème des services sur mobiles, et enfin rassembler des communautés d’utilisateurs pour leur permettre d’exprimer leurs attentes".
Pour les développeurs, une campagne de labellisation a été ouverte pour sélectionner les meilleures applications gratuites. Une attention particulière sera portée aux services à fort impact social et en particulier ceux qui s’adresseront aux personnes fragiles ou en difficulté (personnes âgées, handicapées, demandeurs d’emploi...). Ces applications seront intégrées dans le portail et pourront afficher la marque Proxima Mobile.
Ce label permettra aussi aux PME créatrices des APIs choisies de bénéficier d’une plus grande visibilité.
Le mélange privée-publique à la française ne va-t-il pas introduire des distorsions concurrentielles ?
Quoi qu'il en soit Proxima Mobile se présente sous la forme d'un catalogue d’applications multiplateformes. Cette "véritable bibliothèque" (sic) est consultable directement sur le net ou, prochainement, via une application développée sur les principales plateformes de téléphones mobiles (iPhone puis Android, Windows Mobile, Symbian, Blackberry).
Cerise sur le gâteau, le portail se veut également un "lieu d’information et d’échanges". Expression vague qui veut tout dire et son contraire. Mais qui fait très Web 2.0.
Qu'en est-il exactement ? Ces contributions sur l'Innovation, la Vie Locale, le Mobile et le Développement durable et l'Accessibilité et le Handicap "permettront de faire l’état de l’art dans le domaine des services sur mobiles utiles aux citoyens en France et en Europe. Ils constitueront une véritable mine d’informations sur les évolutions de ce secteur pour les citoyens et les acteurs de l’Internet mobile".
Très contents de leur initiative, les responsables du projet entendent l'exporter à nos amis européens "l'objectif de ce portail (NDR : qui en a décidément beaucoup) est aussi d’aider les entreprises françaises à tisser des liens avec leurs homologues européens afin de créer les nouveaux services transeuropéens qui seront utiles dans le domaine du transport, de la culture, du tourisme, ou encore de la protection de environnement".
On leur souhaite bonne chance pour promouvoir Proxima Mobile en Grande-Bretagne, par exemple. La perfide Albion n'étant pas particulièrement friande de ce genre d'interventionnisme.
Il n'en reste pas moins que le portail en lui-même est très bien fait, et mérite objectivement qu'on s'y attarde.
Mais ne lui donne-t-on pas trop d'objectifs contradictoires ?
Source : Proxima Mobile
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Et vous ?
D'après vous, est-ce le rôle de l'Etat de s'occuper des applications pour l'Internet mobile ? Et de « favoriser le développement de l’écosystème des services sur mobiles » ?
Et pour cet objectif, un portail est-il suffisant ou un bon début ?
La labellisation ne va-t-elle pas introduire des distorsions concurrentielles ?
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