En France, un exemple notable lié à des problèmes d'étiquetage "sans sucre" remonte aux années 1970 et 1980, avant que les normes européennes ne harmonisent et renforcent les règles sur les allégations nutritionnelles. À cette époque, les produits dits "sans sucre" ou "diététiques" étaient souvent destinés aux diabétiques, mais les contrôles sur les étiquettes étaient moins stricts qu’aujourd’hui, et les définitions pouvaient prêter à confusion.
Un cas typique concernait certaines confitures ou pâtes à tartiner étiquetées "sans sucre" ("sans sucre ajouté" ou "allégées") vendues dans les rayons diététiques des supermarchés ou en pharmacies. Par exemple, des marques comme St. Dalfour ou d'autres produits similaires à l’époque pouvaient annoncer "sans sucre" sur l’emballage, mais contenir des sucres naturellement présents dans les fruits (comme le fructose) en quantités importantes, ou même des édulcorants comme le maltitol ou le sirop de glucose déguisés sous des termes vagues. Ces produits étaient parfois promus comme adaptés aux diabétiques, mais en réalité, ils pouvaient provoquer des hausses de glycémie inattendues. Le fructose, bien qu’il n’ait pas le même effet immédiat que le saccharose, est métabolisé par le foie et peut poser problème en excès, tandis que le maltitol a un indice glycémique non négligeable.
Dans les années 1980, des associations de diabétiques, comme l’Association Française des Diabétiques (aujourd’hui AFD - Diabète), ont dénoncé ces pratiques. Elles ont signalé des cas où des patients, notamment des enfants diabétiques de type 1, subissaient des déséquilibres glycémiques après avoir consommé ces produits en pensant qu’ils étaient sûrs. À l’époque, la législation française s’appuyait sur le Code de la consommation, mais il n’y avait pas de définition précise et uniforme pour "sans sucre" avant les directives européennes, comme la norme CE 1924/2006 bien plus tard (2006, appliquée à partir de 2007), qui exige qu’un produit "sans sucre" contienne moins de 0,5 g de sucres par 100 g ou 100 ml.
Un scandale plus médiatisé en France a eu lieu dans les années 1990 avec des produits "diététiques" mal étiquetés, où des contrôles de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) ont révélé que certaines boissons ou biscuits "sans sucre" contenaient des glucides cachés sous forme d’amidon ou de sucres dérivés. Cela a conduit à des amendes et à une sensibilisation accrue, mais à l’époque, les diabétiques devaient souvent se fier à leur propre vigilance ou aux conseils de leur médecin plutôt qu’aux étiquettes.
Ces exemples montrent qu’en France, comme ailleurs, le flou autour du "sans sucre" a pu être problématique pour les diabétiques avant que les règles ne deviennent plus strictes.
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